[10/08/2007 12:55:33] PARIS (AFP) L’été pluvieux et plutôt frais fait le bonheur des vendeurs d’imperméables, tandis que les Français boudent ventilateurs, crèmes solaires et terrasses de cafés, mais l’impact global sur la consommation reste incertain. Plusieurs secteurs sont touchés par le mauvais temps, en particulier le tourisme, mais aussi l’habillement ou les fruits et légumes, estime Alexander Law, économiste au cabinet Xerfi. Mais il juge “relativement compliqué de le quantifier” car les gens peuvent notamment réallouer des ressources à d’autres dépenses. Nicolas Bouzou, économiste du cabinet Astérès, reconnaît que le moral des Français peut être affecté, comme cela a été le cas en juillet. Mais “une petite dégradation du moral des ménages ne veut pas dire que ça va se répercuter sur la consommation”, nuance-t-il. En juillet, les ventes de climatiseurs-ventilateurs se sont effondrées “de 90%”, celles de lunettes de soleil se sont réduites “de 30%” et celles de réfrigérateurs “de 20% par rapport à la même période de 2006” où sévissait la canicule, a indiqué une porte-parole d’une grande enseigne. “En juin, nous avons enregistré des baisses de 12% au rayon +liquides+ (boissons non alcoolisées), de 11% des produits surgelés, de 9% des fruits et légumes”, note le groupe de distribution Système U. Les ventes de crèmes solaires ont aussi dégringolé de 50% et celles d’insecticides de 8%. Les rayons glaces ont enregistré un recul allant jusqu’à 35%, selon le syndicat des fabricants. Le barbecue a lui aussi été délaissé: repli de 21% des achats d’allume-feu, recul de 25% de ceux de charbon de bois. Quant aux enfants, ils devront attendre un été plus chaud pour barboter dans une piscine gonflable, dont les ventes ont chuté de 50% dans certains magasins. Chez Décathlon (articles de sport), les clients ont acheté “des pièces plus chaudes”, explique Philippe Dourcy, directeur de la communication. “Nous vendons beaucoup de polaires, de vestes imperméables mais aussi de planches à voile”, qui profitent du vent qui souffle sur le littoral. Selon l’Association de tour-opérateurs français (Ceto), les Français ont été plus nombreux à opter pour des séjours exotiques en Asie et dans l’Océan Indien pour trouver le soleil. Et si les restaurateurs peuvent profiter du mauvais temps, les cafetiers, dont les terrasses restent largement vides, souffrent. “Leur chiffre d’affaires a baissé en moyenne entre 12 et 15%, voire de 30% dans les zones du bord de mer”, confie Jean-Marc Le Carour, président de l’Umih-Bretagne (Union des métiers et des industries de l’hôtellerie). Les grandes villes ont en revanche gardé une activité “soutenue”, dans la mesure où les vacanciers ont trouvé refuge dans les musées ou les cinémas. Mais “l’ennui coûte cher”, glisse Roland Heguy, vice-président de l’Umih, en soulignant que le budget consacré aux visites ou au shopping l’est au détriment de la fréquentation des cafés. “Pour les cafetiers, c’est catastrophique depuis trois mois”, lâche Michel Bessière, porte-parole du Synhorcat (deuxième organisation patronale française de l’hôtellerie-restauration). Il chiffre entre 10 et 20% la baisse d’activité des bars, et met notamment en avant le recul de la consommation de bière déjà “naturellement en chute”. Mais certains veulent garder des raisons d’espérer et misent maintenant sur les effets de la Coupe du monde de rugby en septembre. |
||
|