[10/08/2007 20:55:50] NEW YORK (AFP) La Bourse de New York restait secouée vendredi par les craintes entourant la crise du secteur des crédits immobiliers hypothécaires à risque (“subprimes”) mais semblait rassurée par l’intervention de la banque centrale américaine pour apporter des liquidités. Le Dow Jones Industrial Average (DJIA) a clôturé en baisse de 0,23%, soit 31,14 points, à 13.239,54 points, après avoir perdu plus de 200 points en matinée, puis être repassé brièvement dans le vert vers 16H30 GMT. L’indice composite du Nasdaq a reculé de 0,45% (-11,60 points) à 2.544,89 points, tandis que l’indice élargi Standard and Poor’s 500 a gagné lui 0,04% (+0,55 point) à 1.453,64 points. Toute nouvelle information en provenance d’un organisme financier fait remonter au premier plan le scénario noir d’une crise financière de premier plan, fruit des répercussions en cascade des difficultés du secteur des subprimes. Début août, American Home Mortgage Investment, un organisme de refinancement de prêts hypothécaires s’était placé en faillite, après avoir licencié la quasi-totalité de ses 7.000 employés. Jeudi, l’annonce par la banque française BNP Paribas du gel de trois de ses fonds, dont les créances étaient adossés à des subprimes, a fait poindre le risque que l’exposition des banques à ce secteur soit mondiale. Vendredi, cela a été au tour de Countrywide Financial, premier prêteur hypothécaire aux Etats-Unis, d’alimenter les craintes du marché, en faisant état de “perturbations sans précédent” sur le marché hypothécaire américain. “Nous continuons d’être dans l’inconnu” sur l’ampleur exacte des conséquences de la crise des subprimes, a souligné Peter Cardillo, analyste d’Avalon Partners, jugeant que la crise boursière “s’auto-alimente”. “On est dans une situation complètement opposée à il y a quelques mois, où le marché ne se concentrait que sur les bonnes nouvelles”, a souligné M. Cardillo. Le 17 juillet, l’indice vedette de Wall Street, le Dow Jones avait dépassé pour la première fois de son histoire le seuil des 14.000 points. Réagissant pour la première fois officiellement à la crise des subprimes, la Réserve fédérale américaine (Fed) a déclaré vendredi qu’elle fournirait les liquidités nécessaires aux marchés pour faciliter leur fonctionnement. La banque centrale américaine a immédiatement mis en application cette annonce, en mettant, en trois opérations successives, à disposition des marchés financiers 38 milliards de dollars vendredi, après avoir déjà apporté 24 milliards de dollars jeudi. La Banque centrale européenne (BCE) et la Banque du Japon (BoJ) ont également injecté des liquidités dans le circuit monétaire. D’un côté, “l’action combinée des banques centrales a été interprétée par les courtiers comme une admission tacite que la crise actuelle du crédit est plus sévère qu’on ne le pensait précédemment”, a estimé dans une note Frederic Dickson, de D.A. Davidson. Mais d’un autre côté, cela “peut enlever un peu de la pression qui pèse sur le marché”, selon Michael Malone, analyste de Cowen & Co. “Les banques centrales font la bonne chose. Elles ajoutent des liquidités à un système qui en a besoin et continueront à le faire tant qu’il en aura besoin. C’est l’un de leurs rôles”, a pour sa part jugé Art Hogan, de la maison de courtage Jefferies. En réaction aux turbulences du marché boursier, le marché obligataire profitait de l’aversion au risque des investisseurs. Evoluant inversement aux prix des obligations, qui sont considérés généralement comme un placement plus sûr que les actions, le rendement du bon du Trésor à 10 ans a baissé à 4,776% contre 4,790% jeudi soir et celui à 30 ans à 5,005% contre 5,029%. |
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