[13/08/2007 06:46:37] TOKYO (AFP) La croissance économique du Japon s’est essoufflée au deuxième trimestre 2007, sous l’effet d’exportations décevantes et d’une consommation des ménages languissante. Le produit intérieur brut (PIB) de la deuxième économie mondiale a progressé de 0,1% par rapport au trimestre précédent, et de 0,5% en rythme annuel, tiré par l’investissement des entreprises, a annoncé lundi le gouvernement. Ces chiffres se sont révélés nettement inférieurs aux prévisions, les économistes tablant en moyenne sur une croissance de 0,3%, ou de 1,0% en rythme annuel, selon un sondage réalisé par le quotidien économique Nikkei. Il s’agit du dixième trimestre consécutif d’expansion pour l’économie japonaise, qui avait progressé de 0,8% sur la période de janvier à mars. D’avril à juin, c’est uniquement la demande intérieure qui a apporté le minuscule dixième de point de pourcentage de hausse. L’apport du commerce extérieur a été nul. Au deuxième trimestre, la consommation des ménages a augmenté de seulement 0,4% par rapport au trimestre précédent, contre 0,8% au premier trimestre, en raison d’une hausse des impôts locaux dans l’Archipel. Quant aux exportations, elles ont progressé de 0,9%, contre 3,4% au premier trimestre. L’investissement des entreprises, qui a augmenté de 1,2% contre 0,3% lors du trimestre précédent, a cependant permis au Japon de continuer à afficher un taux de croissance positif sur les trois mois d’avril à juin. Ce ralentissement “semble refléter un réel passage à vide de l’économie, mais il est aussi une réaction à deux trimestres de relative vigueur”, tempère Richard Jerram, économiste chez Macquarie Securities à Tokyo. “Même si le chiffre de la croissance s’est avéré inférieur aux prévisions, la santé de l’économie réelle semble toujours robuste”, affirme lui aussi Hiromichi Shirakawa, économiste au Crédit Suisse, soulignant la vigueur persistante de l’investissement et le fait que la consommation des ménages, même si elle a quelque peu ralenti, n’a pas diminué. Mais les chiffres publiés lundi ont, de l’avis général, encore réduit les possibilités d’un relèvement des taux en août par la Banque du Japon, déjà fortement amoindries par les turbulences actuelles sur les marchés mondiaux et par la crise des crédits à risque aux Etats-Unis. “Il n’y a pas d’urgence particulière pour augmenter les taux en août. Il vaut mieux attendre et voir si les marchés financiers mondiaux se calment ou s’ils menacent la stabilité du système financier”, juge M. Jerram. “La Banque du Japon pourrait décider de repousser la hausse des taux à septembre en raison de l’inquiétude croissante quant à l’impact que la crise des crédits immobiliers américains pourrait avoir sur l’économie”, prévient Takehiro Sato, économiste chez Morgan Stanley. Le déflateur du PIB, statistique qui sert à mesurer l’impact des variations des prix sur la croissance économique, s’est affiché à -0,3%, le même pourcentage qu’au trimestre précédent, traduisant la persistance d’une légère déflation dans l’économie nippone. “L’économie est en train de sortir de la déflation, mais ce n’est pas encore certain”, a averti la ministre de la Politique économique et budgétaire, Hiroko Ota, tout en affirmant que la reprise économique du Japon n’était pas menacée. La plupart des analystes s’attendent à ce que la croissance reste molle au troisième trimestre, notamment à cause du violent séisme du 16 juillet qui a secoué la région de Niigata, dans le centre du pays. De nombreuses usines ont été touchées et tous les constructeurs automobiles du pays ont dû arrêter ou faire tourner au ralenti leurs usines en raison d’une pénurie de pièces. |
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