[13/08/2007 08:23:42] PÉKIN (AFP) Avec ses aéroports déjà congestionnés et les interminables retards de ses vols, la Chine semble aujourd’hui mal préparée à faire face à l’afflux de visiteurs attendus en 2008, attirés par les jeux Olympiques de Pékin. Des millions de passagers supplémentaires sont prévus l’année prochaine, dont au moins 500.000 pendant les Jeux (8-24 août), posant un vrai défi pour une industrie qui a déjà un des plus forts taux de croissance au monde et devrait encore connaître une progression de 16% en 2007. Le cauchemar logistique sera particulièrement aigu à Pékin dont l’aéroport international, Beijing Capital Airport, devrait être saturé, estime la société d’études Centre d’aviation Asie-Pacifique. “L’aéroport de Pékin a déjà de vraies difficultés à satisfaire la demande depuis plusieurs années”, souligne ce centre dans un récent rapport. “C’est peu surprenant, vu l’explosion du trafic depuis 2000”, ajoute-t-il. Dopé par le développement du tourisme notamment, le trafic aérien a connu en Chine une très forte croissance, avec un doublement du nombre de passagers transportés par an entre fin 2000 et 2005 (+105,3%) et un accroissement de près de 90% du transport de fret durant la même période, selon les statistiques officielles. Pour remédier au problème, 2,4 milliards de dollars ont été affectés à l’agrandissement de l’aéroport, prévoyant une nouvelle piste (la troisième) et un nouveau terminal dont l’ouverture est prévue en 2008. L’an dernier, Beijing Capital se classait déjà dans les dix aéroports les plus fréquentés au monde, avec 48,7 millions de passagers, un nombre qui pourrait atteindre 60 millions en 2008. Devant les difficultés chroniques du secteur, les autorités ont aussi décidé de suspendre certains vols qui étaient systématiquement retardés. Elles ont par ailleurs enjoint les compagnies d’améliorer leurs services, même si, la plupart du temps, les transporteurs ne sont pas responsables des retards, routiniers sur des lignes archi-fréquentées comme Pékin-Shanghai. “La faute en revient en général à la gestion du trafic, aux conditions météorologiques et aux passagers” en retard, dit Deng Hongmei, analyste chez Essence Securities. L’administration en charge de l’aviation civile avait elle-même reconnu l’an dernier que le secteur souffrait de problèmes d’infrastructures et de gestion mais aussi d’un manque de personnels et d’espace aérien. “Il n’y a pas assez d’espace aérien et c’est un énorme problème. L’aviation civile en demanderait davantage mais on ne peut l’étendre”, confirme Deng. Un problème très lié au contrôle de l’armée sur le ciel national et à la réticence de cette dernière à autoriser de nouveaux couloirs aériens, selon des observateurs. La presse chinoise avait pourtant annoncé l’an dernier que la Chine ouvrirait de nouveaux couloirs nationaux et internationaux précisément pour désencombrer le ciel pour les JO. |
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