Zone euro : la croissance ralentit plus que prévu au deuxième trimestre

 
 
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Les pays de la zone euro

[14/08/2007 14:28:10] BRUXELLES (AFP) La croissance a ralenti plus que prévu dans la zone euro au deuxième trimestre, avec des chiffres décevants dans les principaux pays, mais ce fléchissement ne devrait pas remettre en cause la bonne santé générale de l’économie européenne.

La croissance du Produit intérieur brut (PIB) dans la zone euro s’est élevée à 0,3% au deuxième trimestre 2007, contre 0,7% au premier trimestre, selon la première estimation publiée mardi par l’office statistique européen Eurostat.

Les analystes interrogés par l’agence Thomson Financial News tablaient sur une hausse de 0,6%, soit un chiffre deux fois plus élevé.

“La croissance de la zone euro a été clairement plus faible qu’attendu au deuxième trimestre. Différents facteurs ont pesé sur la croissance dans les différents pays”, a souligné Howard Archer, économiste pour la zone euro du cabinet d’études Global Insight.

“La déception a été généralisée, avec des chiffres plus bas qu’espéré dans les principaux pays européens”, a commenté Sunil Kapadia, économiste chez UBS, qui estime que le “pic absolu” de croissance de la zone euro est “probablement derrière elle”.

Comparé au deuxième trimestre 2006, le produit intérieur brut a progressé de 2,5%, contre 3,1% au trimestre précédent.

Cependant, relève-t-il, avec une confiance économique “toujours à un niveau élevé, même si elle a récemment baissé”, et un taux de chômage à son plus bas niveau (6,9% en juin), “les fondamentaux restent bons”, ce qui devrait permettre de “maintenir une croissance élevée en 2007 et 2008”.

“Il est trop tôt pour craindre que la reprise économique soit terminée”, renchérit Jennifer McKeown, économiste à l’institut Capital Economics, car “les indices d’activité dans la zone euro reste robustes”, notamment l’indice des directeurs d’achats dans le secteur des services (PMI), à son plus haut niveau depuis douze mois. Cependant, elle qualifie d'”inquiétant” le fléchissement par pays.

Les principales économies européennes ont toutes observé un ralentissement au deuxième trimestre, plus ou moins marqué, selon les chiffres nationaux publiés mardi.

L’Allemagne, la première économie du continent, a vu sa croissance subir un coup de frein plus fort que prévu à cause de piètres performances dans le bâtiment, avec une hausse de 0,3% du PIB (contre +0,5% au premier trimestre).

La France a également enregistré une croissance médiocre, de 0,3% (contre +0,5% au premier trimestre), un résultat inférieur de moitié à ses prévisions et à celles de la Banque de France (+0,6%). Le commerce extérieur a pesé sur le PIB français, tandis que l’investissement dans son ensemble a ralenti.

La croissance espagnole, l’une des plus dynamiques d’Europe, a également ralenti légèrement, le PIB progressant de 0,8% (contre 1,1% au premier trimestre), en raison de la modération de la consommation des ménages.

Il en est allé de même aux Pays-Bas, dont la croissance a fléchi à 0,2%, et pour l’Italie (+0,1% contre +0,3% au premier trimestre).

S’il est généralisé, ce ralentissement de la croissance ne devrait cependant pas inciter la Banque centrale européenne (BCE) à remettre en cause son objectif d’une hausse de son principal taux directeur de 4% à 4,25% en septembre.

Pour Howard Archer, la BCE, “qui a fréquemment souligné que la croissance pouvait être variable d’un trimestre à l’autre”, ne “devrait pas être tellement influencée” par le ralentissement de la croissance. Elle pourrait cependant reporter la hausse de son principal taux directeur à octobre “si la crise actuelle du crédit et des marchés persiste”, estime-t-il.

Pour Holger Schmieding, de Bank of America, “la BCE devrait bien relever ses taux en septembre”, mais nouvelle hausse à 4,5% en décembre “paraît moins probable”.

 14/08/2007 14:28:10 – © 2007 AFP