[14/08/2007 11:56:57] FRANCFORT (AFP) La croissance allemande a subi un coup de frein plus fort que prévu au deuxième trimestre, à cause de piètres performances dans le bâtiment, mais ce ralentissement ne devrait pas entraver son rebond attendu d’ici la fin de l’année. D’avril à juin, la croissance de la première économie de la zone euro a continué à ralentir: la progression du Produit intérieur brut (PIB) a été de 0,3% comparé au trimestre précédent, après 0,5% au premier trimestre et 1% sur les trois derniers mois de 2006, selon des chiffres provisoires publiés mardi par l’Office fédéral des statistiques (Destatis). Il s’agit là de la plus mauvaise performance depuis le quatrième trimestre 2005 et d’un chiffre inférieur aux attentes des analystes, qui tablaient sur une hausse du PIB de 0,5%, en données corrigées des variations saisonnières et calendaires. Sur un an, la croissance a aussi déçu: la hausse du PIB a été de 2,5%, après 3,3% au premier trimestre. Le fautif: le secteur du bâtiment, qui s’est essouflé après avoir commencé l’année sur les chapeaux de roue. Les investissements dans ce domaine “se sont inscrits en recul sur le trimestre”, explique Destatis, qui doit rendre public le 23 août les détails du PIB par postes. Grâce à des températures clémentes, les chantiers ont continué à tourner cet hiver, mais du coup, le rebond enregistré habituellement au printemps n’a pas eu lieu. Cette faiblesse du BTP porte aussi la trace du relèvement de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) de 16 à 19% au 1er janvier, qui avait conduit nombre d’Allemands à procéder l’an dernier à leurs travaux de rénovation, relève Matthias Rubisch, analyste chez Commerzbank. Les investissements des entreprises dans les biens d’équipement ont en revanche continué à fortement progresser, selon Destatis, et surtout, la croissance a été tirée par la bonne santé des exportations, habituel point fort de l’économie allemande. L’Office des statistiques ne précise pas en revanche quelle a été la contribution de la consommation des ménages, traditionnel maillon faible de la croissance allemande, et qui avait été affectée par la hausse de la TVA. Pas de quoi s’affoler pour autant pour le reste de l’année, rassurent les analystes. “Alors que la confiance des consommateurs et des entrepreneurs reste à des niveaux élevés, la croissance devrait accélérer de nouveau au second semestre”, selon Alexander Koch, de HVB. Et “les perspectives pour 2008 restent positives”, renchérit son homologue de Bank of America, Holger Schmieding, qui cite comme autre facteur positif l’amélioration du marché de l’emploi. Même confiance du côté du gouvernement. “La dynamique de croissance économique reste intacte”, affirme le ministre conservateur (CSU) Michael Glos, dans un communiqué. Et pour l’instant, “nous n’attendons aucune influence négative de la crise hypothécaire aux Etats-Unis” sur l’économie réelle allemande, ajoute-t-il. Berlin table sur une croissance de 2,3% cette année, mais de nombreux analystes se montrent plus optimistes et comptent sur une progression de l’ordre de 2,7-2,8% en 2007, avant un ralentissement autour de 2,5% en 2008. Mais selon eux, l’Allemagne ne devrait plus répéter ses bonnes performances de l’an passé: selon un nouveau chiffre révisé à la hausse mardi de Destatis, la croissance avait atteint 2,9%, du jamais vu depuis 2000. |
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