La Russie se dit sûre de retrouver son rang dans l’aéronautique mondiale

 
 
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Un Tupolev TU-134 à l’aéroport de Nijni-Novgorod le 1er février 2007 (Photo : Roman Khlopov)

[15/08/2007 13:29:40] MOSCOU (AFP) L’industrie aéronautique russe, déconfite après l’effondrement de l’URSS, bombe à nouveau le torse et claironne sa détermination à rejoindre prochainement les rangs des tous premiers constructeurs mondiaux.

Rassemblée depuis l’an dernier sous la bannière de la holding publique russe UAC (Compagnie aéronautique unifiée russe), elle devrait pour la première fois se présenter en tant qu'”équipe unie” lors du salon aéronautique Maks prévu la semaine prochaine près de Moscou, s’est félicité mercredi le patron d’UAC, Alexeï Fiodorov.

UAC, qui rassemble les constructeurs Soukhoï, Irkout, Iliouchine et Tupolev, a reçu pour “mission de prendre en charge le renouveau de l’aviation russe”, a déclaré M. Fiodorov, lors d’une conférence de presse. La nouvelle holding vient d’entrer dans la deuxième phase de son intégration, qui devrait durer un an, selon lui.

L’objectif est de hisser la Russie au 3e rang des pays constructeurs d’aéronautique, ont déclaré à plusieurs reprises ces derniers mois le président russe Vladimir Poutine et l’un de ses dauphins supposés, le premier vice-Premier ministre russe Sergueï Ivanov.

Le gouvernement a dédié 6 milliards de roubles (235 millions d’euros) par an d’investissements directs au secteur dans son budget 2008-2010, selon M. Fiodorov. Le président russe vient en outre de parapher la création d’une holding de moteurs d’avions.

Ce fort soutien politique et financier va permettre de porter d’ici 2025 la production nationale d’avions civils et militaires “à plus de 4.500 (…) pour un montant que nous évaluons à 250 milliards de dollars”, a-t-il poursuivi.

L’effort devra porter tout particulièrement sur l’aviation civile, qui a souffert beaucoup plus que l’aviation militaire dans les années qui ont suivi l’effondrement de l’Union soviétique. Cette dernière a continué d’exporter ses avions de chasse.

Pour l’heure, l’industrie russe ne représente que 1% du marché mondial des avions civils et de transport, et devra se hisser à 10-12% en 2025, a récemment indiqué M. Ivanov, qui est également président du conseil d’administration d’UAC.

Le projet-phare en la matière est l’avion régional Superjet, dont le constructeur Soukhoï espère vendre 800 exemplaires d’ici à 2024, dont 300 en Russie et 500 auprès des compagnies étrangères. Son premier vol est prévu en fin d’année.

Selon M. Fiodorov, la production d’avions civils sera multipliée par 27 à 300 avions par an d’ici 2025, tandis que celle des avions militaires sera multipliée par 4,5 à un peu plus de 100 par an. Enfin la production d’avions de transport sera multipliée par 40 à 100 avions par an.

Mais de telles visées pourraient s’avérer trop optimistes, alors que le président Poutine a déploré samedi que des “problèmes” fassent obstacle aux ambitions du pays dans l’aviation civile.

Pour M. Fiodorov, “la tendance importante est que les proportions vont changer totalement. Actuellement, on produit 7 avions militaires pour un avion civil, et vers 2025 on produira deux avions civils pour un avion militaire”.

Parallèlement, UAC prévoit “d’élargir ses partenariats” avec les constructeurs occidentaux Boeing et Airbus, a indiqué le patron d’UAC.

Le groupe russe sera fixé “d’ici la fin de l’année” sur son degré de participation dans le projet d’avion long courrier A350 d’EADS, a-t-il dit.

UAC poursuit par ailleurs sa coopération commerciale avec l’américain Boeing pour le Superjet, et prévoit de collaborer aussi avec lui dans le domaine des nouvelles technologies et des matériaux composites, a-t-il dit.

 15/08/2007 13:29:40 – © 2007 AFP