La tempête se déchaîne sur les Bourses d’Asie et d’Europe

 
 
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Les cours des indices de la Bourse de Tokyo le 16 août 2007 (Photo : Toru Yamanaka)

[16/08/2007 09:19:19] PARIS (AFP) Les Bourses mondiales dévissaient à nouveau jeudi, avec de lourdes pertes que ce soit en Asie ou en Europe, les gros investisseurs touchés par la crise des prêts hypothécaires à risque aux Etats-Unis (“subprimes”) s’étant mis à vendre massivement pour se renflouer.

Dans le sillage des clôtures en forte baisse en Asie, les Bourses européennes ont toutes ouvert dans le rouge, bien souvent aux alentours de -2%.

A la Bourse de Londres, l’indice Footsie-100 des principales valeurs perdait jusqu’à 2,3% à 5.968,6 points.

La Bourse de Paris était dans la même tendance, au-delà des 2% de baisse: le CAC 40 perdait 116,44 points à 5.326,28 points à l’ouvrture, après deux séances de reculs consécutifs.

Francfort baissait aussi, mais dans des proportions un peu moindres: le Dax a ouvert en baisse de 1,15% à 7.360,28 points.

Dans le reste de l’Europe, le décrochage était le même à l’ouverture: -2,3% pour l’indice S&P/Mib à la Bourse de Milan, -1,63% pour le MIB de la Bourse suisse, -1,99% pour le Bel-20 à Bruxelles, -2,61% à Stockholm…

L’Asie a connu une journée noire.

A Tokyo, deuxième place financière mondiale, l’indice Nikkei des principales valeurs a terminé en forte baisse de 1,99% à 16.148,49 points, son plus bas niveau depuis fin novembre, après avoir déjà dégringolé de 2,19% la veille. Le Nikkei cédé jusqu’à 3,74% en cours de séance.

Même la Bourse de Shanghaï a accusé une forte baisse (-2,14%), contaminée à son tour par la crise alors qu’elle enchaînait les records.

Hong Kong a plongé de 3,3%, passant sous la barre des 21.000 points.

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Des traders regardent le cours de l’indice de la Bourse de Manille le 16 août 2007 (Photo : Romeo Gacad)

A Séoul, l’indice Kospi a dégringolé de 6,93% en clôture, le recul le plus brutal de son histoire (-125,91 points). Comme ailleurs, les banques et les maisons de courtage y ont été les titres les plus malmenés.

“Le marché, qui n’a pas eu le temps de digérer les répercussions de la chute des marchés en raison d’un jour férié hier (mercredi), s’est effondré aujourd’hui”, a indiqué Kim Min-Sung analyste chez Bookook Securities.

Toujours à Séoul, la séance a été temporairement suspendue sur le marché Kosdaq des valeurs technologiques, dont l’indice a fondu de plus de 10%.

A Sydney, le groupe de prêts immobiliers australien RAMS a reconnu qu’il était incapable de se refinancer 5 milliards de dollars de dettes à la suite du resserrement du crédit aux Etats-Unis.

La Bourse de Sydney a accueilli la nouvelle par un plongeon de 5% en cours de séance, avant de se ressaisir pour clôturer en baisse de 1,56%. La Bourse néo-zélandaise a de son côté perdu 1,18%.

La panique s’est emparée de Manille, où l’indice composite s’est écroulé de 6,01% en clôture. Taïpeh a fermé en repli de 4,56%.

Même si la plupart des banques d’Asie sont jugées relativement peu exposées aux mauvaises créances américaines, certains fonds d’investissements impuissants à recouvrer des prêts “subprime” cherchent à compenser leurs pertes en vendant à tour de bras des actions en Bourse.

“Les fonds spéculatifs sont en train de déserter la région. Les marchés en Corée du Sud et à Singapour, où ces fonds sont très présents, sont sévèrement touchés. On en est arrivé au point où les investisseurs ont décidé de fuir”, a affirmé Pong Teng Siew, analyste chez MIMB Investment Bank à Kuala Lumpur.

Sur le marché des changes, le yen continuait à se renforcer face au dollar, les investisseurs japonais rapatriant massivement leurs avoirs placés à l’étranger pour se mettre à l’abri du risque.

Le billet vert s’échangeait contre 116,05 yens jeudi en début d’après-midi en Asie, contre 116,60 yens la veille au soir à New York.

A la Bourse de New York, l’indice Dow Jones avait cédé 1,29% mercredi.

La Banque du Japon (BoJ) a injecté jeudi 400 milliards de yens (2,5 milliards d’euros) dans le marché monétaire.

Cette injection de fonds –la première depuis lundi– a été décidée pour répondre à une hausse de la demande de liquidités de la part des banques, qui a entraîné une hausse du taux d’intérêt au jour le jour. Mais cette décision n’a eu aucun effet sur le marché tokyoïte.

“L’initiative de la Banque du Japon n’a guère eu d’impact sur la Bourse car les investisseurs ne craignent pas une crise du crédit au Japon, mais la fuite des fonds étrangers”, a expliqué Kazuhiro Takahashi, de Daiwa Securities SMBC.

Mercredi, la Réserve fédérale américaine (Fed) avait injecté 7 milliards de dollars sur les marchés financiers pour faire face à la contraction du crédit aux Etats-Unis, où les banques se méfient de plus en plus des emprunteurs.

 16/08/2007 09:19:19 – © 2007 AFP