C’est l’intitulé d’une étude de la Banque mondiale,
rendue publique en avril 2007, qui accorde un réel satisfecit à la Tunisie
quant à la gestion des garanties de financement des exportations, et ce
d’autant plus qu’elle a satisfait aux sept principes qui constituent les
clés de succès en la matière, selon l’institution financière internationale.
Plusieurs petites ou moyennes entreprises exportatrices dans des pays
émergents ont un accès inadéquat aux fonds de roulement pour financer leurs
transactions à l’exportation.
Ceci est principalement dû à une déficience de marché qui a résulté
d’asymétries informationnelles de la part des banques concernant la capacité
des exportateurs à exécuter des commandes selon les normes des acheteurs en
termes de qualité, de coût et de livraison.
Plusieurs pays ont établi des facilités de garanties au financement à
l’exportation avant expédition pour aider à atténuer cette déficience de
marché. Leur but est d’agir en tant que catalyseur pour partager
temporairement les risques de non performance des exportateurs. Certains
pays ont mis en place, avec succès, ces facilités en encourageant les
banques à mettre à disposition des fonds de pré-envoi à l’exportation, alors
que d’autres ne l’ont pas fait.
L’étude “Accès au financement à l’exportation : les garanties
apportent-elles une aide ?” se base sur l’expérience tunisienne pour
esquisser les conditions nécessaires au succès de ces facilités.
L’objectif des garanties d’accès au financement à l’exportation est
d’encourager les institutions financières à financer les petites entreprises
exportatrices émergentes avec des contrats à l’exportation dont le risque de
non performance perçu est plus grand que le risque réel.
En plus d’un régime
encourageant approprié qui ne pénalise pas les exportateurs, les sept
principes suivants sont les clefs -selon la Banque mondiale- du succès des
garanties au financement à l’exportation :
1. Assurer la simplicité : les garanties au financement à l’exportation
doivent être simples pour que la participation des banques n’augmente pas
les coûts des transactions des petites entreprises exportatrices émergentes
ou crée un trop grand fardeau pour ces entreprises.
2. Maximisation des bénéfices sociaux : les garanties au financement à
l’exportation ne devraient pas être perçues comme des instruments à but
lucratif. Ils doivent tenir compte des paramètres sociaux.
3. Minimisation du danger moral : les exportateurs doivent autofinancer une
partie de leurs besoins de finance d’exportation ; de même, les banques
doivent assumer une partie des risques du financement à l’exportation.
4. Faciliter l’accès à ces garanties : les entreprises exportatrices
émergentes devraient pouvoir profiter de ces garanties, tant qu’elles
répondent à certains critères de base.
5. Rembourser rapidement les banques en cas de défaillance de payement : Les
garanties au financement à l’exportation devraient couvrir les risques tant
perçus que réels de la non performance industrielle des entreprises.
6. Évaluation de risque : les organismes chargés de l’application des
garanties au financement à l’exportation doivent essayer d’évaluer le risque
perçu pour les différentes entreprises, comme les risques de mauvaise
utilisation du prêt.
7. Etablir un climat où règnent la crédibilité, la bonne réputation et la
confiance entre les exportateurs et les banques.
L’expérience de la Tunisie avec les garanties au financement à l’exportation
Une facilité de 5 millions de dollars a été mise en place en 2000 en
Tunisie, sous la roulette du programme du développement de l’export de la
Banque mondiale.
L’expérience de la Tunisie démontre que la performance de ce mécanisme et
son succès dépendent étroitement de l’application des principes précités.
D’après l’étude de la BM, on pourrait tirer quatre leçons de l’expérience
tunisienne :
1. D’abord, l’adhésion aux principes, décrits ci-dessus, est primordiale
pour assurer le succès du mécanisme en question. Dans la théorie, il y a
d’énormes avantages économiques qui résultent de l’utilisation appropriée de
ces garanties, mais pour tirer profit de ces avantages, tous les principes
précités doivent être appliqués.
2. Ensuite, le succès du mécanisme des garanties au financement à
l’exportation exige un haut niveau d’expertise en gestion. Pour ce faire,
l’existence d’une forte et crédible équipe de direction entretenant de
bonnes relations avec les institutions financières est essentielle voire
primordiale. La promotion appropriée et le marketing du mécanisme des
garanties sont aussi importants, particulièrement par les banques
elles-mêmes, qui sont les bénéficiaires suprêmes de ces garanties.
3. Puis, les facilités de garanties au financement à l’exportation doivent
incorporer des mécanismes pour réduire le risque de la mauvaise utilisation
du prêt, mais s’il y a une défaillance de payement du prêt, due à la
mauvaise foi de l’emprunteur, la banque devrait être remboursée par les
facilités.
4. Enfin, les décisions d’accorder les garanties devraient être basées
principalement sur les opérations d’export, parce que l’évaluation
antérieure des risques de non performance pourrait retarder le processus et
aller à l’encontre des objectifs du programme.
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