[16/08/2007 21:26:22] PARIS (AFP) La ministre de l’Economie et des Finances, Christine Lagarde, a indiqué jeudi qu’elle “maintenait” la prévision de croissance du gouvernement pour 2007, et ne craignait pas que la crise boursière actuelle “contamine” l’économie réelle en France. Mme Lagarde n’a pas cité de chiffre pour la croissance annuelle mais la dernière prévision du gouvernement, inscrite dans le rapport préparatoire au débat d’orientation budgétaire, évoquait une fourchette de 2 à 2,5% pour 2007. “On maintient les prévisions” annuelles de croissance pour 2007, a assuré à la presse la ministre. “Les fondamentaux de l’économie sont bons et nous laissent escompter un troisième puis surtout un quatrième trimestre de bon augure, et certainement meilleurs que le deuxième trimestre”, a-t-elle déclaré lors d’une conférence de presse à Bercy. La croissance du produit intérieur brut français a ralenti à 0,3% au deuxième trimestre, après 0,5% au premier, conduisant beaucoup d’économistes à revoir à la baisse leur prévision sur l’ensemble de l’année, à moins de 2%. Pour le deuxième trimestre, “nous nous attendions à un chiffre un peu plus élevé (…) mais la France se comporte comme ses partenaires européens”, a souligné Mme Lagarde. Afin d’espérer atteindre 2% de croissance sur l’année, il faut une croissance comprise entre 0,8% et 0,9% pour les deux derniers trimestres, selon l’Insee. Revenant sur la crise qui secoue les marchés financiers depuis plusieurs jours, Mme Lagarde a assuré ne pas craindre une “contamination” à l’économie française. “Je ne conçois pas de contamination à l’économie réelle française” car cette dernière “repose sur des fondamentaux qui sont solides”, a-t-elle estimé, précisant que ces événements amènent à être “extrêmement vigilants et attentifs”. Christine Lagarde a également jugé “extrêmement solide” l’industrie bancaire française, et rendu hommage à l’action de la Banque centrale européenne (BCE), qui a injecté des liquidités massives pour apaiser les marchés. “La BCE a très très bien fait son travail de banque centrale en ouvrant des fenêtres de liquidités de façon decrescendo”, a-t-elle déclaré. Interrogée sur l’opportunité d’une hausse ou d’une baisse des taux d’intérêt de la BCE, elle a indiqué qu’il “appartiendrait au patron de la BCE de décider d’augmenter ou non le taux d’intérêt” et ce, “en temps utile” au moment de la réunion de la banque, le 6 septembre. Début août, le président de la BCE Jean-Claude Trichet avait laissé entendre que l’institut monétaire se préparait à relever son principal taux d’un quart de point en septembre, à 4,25%. “On ne pas préjuger aujourd’hui” de la décision à prendre, a estimé Mme Lagarde. Commentant la lettre envoyée mercredi par le président Nicolas Sarkozy à la chancelière allemande Angela Merkel au sujet de la crise boursière, la ministre a affirmé la nécessité d’une “régulation” et d’une “transparence à l’échelon mondial pour répondre à la mondialisation financière”. Nicolas Sarkozy souhaite que les ministres des Finances des pays du G7 (Etats-Unis, Japon, Allemagne, France, Grande-Bretagne, Canada, Italie) proposent des mesures pour renforcer la “transparence” des marchés. “Si nécessaire entre ministres des finances nous nous réunirons”, a ajouté Mme Lagarde, jugeant que “si plus de régulation il doit y avoir”, il faut que celle-ci “soit mise en oeuvre de manière concertée”. Rentrée de vacances jeudi à Paris, la ministre a démenti avoir anticipé son retour du fait de la crise boursière “Je n’ai pas interrompu mes vacances, je suis rentrée ce matin comme prévu”, a-t-elle déclaré. |
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