[17/08/2007 11:34:45] PARIS (AFP) Les créations d’emploi ont stagné en France au deuxième trimestre, sur fond de croissance chétive, ce qui complique la rentrée économique et sociale du gouvernement en pleine crise des marchés financiers mondiaux. L’emploi salarié dans le secteur privé est resté stable au deuxième trimestre par rapport au premier, avec seulement 3.700 créations de postes, selon des chiffres diffusés vendredi par le ministère de l’Emploi et l’Insee. Sur un an, il a augmenté de 1,3%, soit 198.700 créations d’emplois. Ces chiffres, encore provisoires, marquent un freinage de la reprise entamée timidement il y a trois ans. Le secteur privé (15.816.100 salariés au 30 juin), avait enregistré 113.700 créations d’emploi au premier trimestre, dont l’essentiel en intérim. “C’est une nouvelle douche froide pour l’économie française” et “le plus mauvais chiffre depuis deux ans” en matière d’emploi : “cette progression microscopique de l’emploi salarié reste cohérente avec la croissance asthénique actuelle”, a commenté Alexander Law, économiste du cabinet d’études Xerfi. Pour autant, selon lui, cette stagnation “n’est pas forcément révélatrice d’un encéphalogramme du marché du travail durablement plat”. Plus pessimiste, Marc Touati, du cabinet ACDE (Aux Commandes de l’Economie), a trouvé “de mauvais augure” le repli “sensible” de l’emploi dans l’intérim trimestriel (-3%), car cela signifie que “la mollesse de l’emploi (…) pourrait s’aggraver dans les prochains trimestres”. Il a aussi prévenu que “la révision à la hausse des chiffres du chômage que doit prochainement annoncer l’Insee risque d’être sévère, amputant d’autant la confiance des ménages”. A l’inverse, la ministre de l’Economie et de l’Emploi Christine Lagarde s’est voulue rassurante. “Le rythme (…) est bon, encourageant, et nous laisse penser que le chiffre de créations d’emplois sur l’année 2007 sera très satisfaisant”, a-t-elle dit sur RMC. “Le premier trimestre a été extrêmement fort, le deuxième trimestre est un peu moins fort”, a-t-elle commenté. Dans sa note de conjoncture de juin, l’Institut national de la statistique et des études économiques tablait sur la création de 303.000 emplois (y compris contrats aidés) en 2007 principalement grâce à la croissance, après 256.000 créations d’emploi en 2006. Mais la faiblesse de la croissance, qui n’a atteint que 0,3% au deuxième trimestre après 0,5% au premier trimestre, risque de compromettre les espoirs du gouvernement sur l’emploi, alors que Nicolas Sarkozy a fixé l’objectif d’un taux de chômage ramené à 5% en 2012. “Il reste encore beaucoup de chemin à parcourir pour ramener notre économie sur le sentier du plein emploi”, selon Alexander Law. Et les statistiques sur les salaires, également publiées vendredi, dépeignent une situation mitigée. Le salaire mensuel de base a augmenté de 0,6% au deuxième trimestre par rapport au précédent et de 2,7% sur un an. Compte tenu de l’inflation, le pouvoir d’achat lié aux revenus du travail a baissé de 0,3 point comparé au trimestre précédent mais progressé de 1,5 point par rapport au deuxième trimestre 2006. Alors que Nicolas Sarkozy a souhaité être “le président du pouvoir d’achat” mais a refusé tout coup de pouce au Smic, Christine Lagarde compte sur l’exonération fiscale et sociale des heures supplémentaires pour améliorer le pouvoir d’achat, mais nombre d’économistes doutent de l’efficacité de cette mesure. |
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