[17/08/2007 14:01:28] BERLIN (AFP) Le gouvernement allemand a affiché vendredi son calme face aux turbulences des marchés boursiers internationaux et a rejeté l’idée d’une réunion extraordinaire des pays du G7, se démarquant de la France qui multiplie les appels pressants à la vigilance. Le porte-parole adjoint du gouvernement, Thomas Steg, a déclaré qu’il ne “semblait pas nécessaire de convoquer une réunion extraordinaire” des plus grands argentiers de la planète, lors d’une conférence de presse à Berlin. L’Allemagne juge suffisant d’attendre la prochaine rencontre régulière, qui se tiendra en octobre à Washington. La ministre française des Finances, Christine Lagarde, avait lancé jeudi l’idée d’une réunion anticipée du G7. “Si nécessaire, entre ministres des Finances, nous nous réunirons”, avait-elle déclaré. Son homologue allemand, Peer Steinbrück, qui a également rejeté vendredi un tel scénario, a fait valoir que les gouvernements étaient déjà “en contact” à propos des turbulences boursières. “Nous sommes en contact au niveau national et international, entre gouvernements et banques centrales”, a-t-il dit en marge d’une conférence de presse à Francfort (ouest de l’Allemagne). Et le grand argentier allemand a souligné que dans un climat aussi tendu, la discrétion était de mise pour les gouvernements: “Chaque phrase que je prononce ex-cathedra dans ce contexte de volatilité et de nervosité peut-être mal interprétée”, a dit M. Steinbrück, appelant à “rester prudent” et à “savoir se taire”. Berlin fait donc étalage de sa sérénité, tandis que Paris a choisi au contraire de s’activer, alors que les turbulences du marché des prêts immobiliers à risque aux Etats-Unis ont fait souffler un vent de panique sur les places boursières internationales. La tendance semblait toutefois s’améliorer vendredi, grâce notamment à un coup de pouce inattendu de la puissante banque centrale américaine, la Fed, qui a abaissé son taux d’escompte. Le président français Nicolas Sarkozy, officiellement en vacances, s’est envoyé une lettre à la chancelière allemande Angela Merkel, qui assure la présidence du G7, pour demander aux dirigeants des pays les plus industrialisés d’adopter des mesures en vue de renforcer la “transparence du fonctionnement des marchés”. “Il me paraît de notre responsabilité de chefs d’Etat et de gouvernement de tirer dès à présent les conséquences et les enseignements” de la crise des prêts hypothécaires à risque aux Etats-Unis (subprimes), explique-t-il, évoquant au passage le spectre d’une “contagion injustifiée de tensions locales à l’économie réelle”. M. Steinbrück lui a répondu indirectement, en affirmant vendredi n’avoir “pas de raison d’être nerveux” à propos de l’économie allemande, qui repose selon lui sur de “bons fondamentaux”. Le porte-parole adjoint du gouvernement, Thomas Steg, a jugé que les propositions de M. Sarkozy n’étaient “pas surprenantes”, et pour cause: l’Allemagne bataille depuis plusieurs mois pour une plus grande transparence des transactions financières. M. Steg a rappelé qu’un grand nombre de ces propositions “ont déjà été discutées à Heiligendamm”, faisant référence à la réunion du G8 (G7 plus la Russie) qui a eu lieu en juin en Allemagne. Berlin voudrait notamment que soit rédigé un “code de bonne conduite” à l’intention des fonds spéculatifs (hedge funds), souvent qualifiés de fauteurs de troubles des marchés boursiers, mais peine à convertir les Etats-Unis ou la Grande-Bretagne à ses vues. |
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