Secouée par les “subprimes”, la Bourse de Paris peut espérer un rebond

 
 
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Le palais Brongniart, place de la Bourse à Paris (Photo : Jean-Pierre Muller)

[18/08/2007 11:09:54] PARIS (AFP) Très secouée ces derniers jours par la crise des prêts à risques américains, la Bourse de Paris tentera la semaine prochaine de poursuivre sa remontée après un rebond vendredi dû à une intervention surprise de la Fed pour tenter d’apaiser les marchés.

“L’actualité va à nouveau être rythmée par les nouvelles liées à la crise des +subprimes+”, selon Julien Quistrebert, gérant chez Richelieu Finances.

“En l’absence de mauvaises nouvelles, le rebond technique pourrait se poursuivre, car le marché est devenu très peu cher”, jugeait Guillaume Garabedian. Mais, prévient René Desfossez, stratégiste chez Natixis, “si une banque annonce une mauvaise nouvelle lundi, on peut très bien reperdre encore 3%”.

Sur la semaine écoulée, le CAC 40 a perdu 1,56% pour terminer à 5.363,63 points. Il accuse donc une baisse de 3,21% par rapport à son niveau du 1er janvier, et de 12% en un mois.

A l’instar des autres marchés mondiaux, la place parisienne a poursuivi cette semaine son repli, lié à la crise dite des “subprimes”. Mais vendredi, un geste surprise de la Fed a totalement inversé la tendance, conduisant à un très net rebond de toutes les Bourses.

Le CAC 40 a bondi de plus de 3%, repassant au-dessus des 5.400 points, avant de reperdre un peu de terrain en fin de séance.

La Réserve fédérale américaine (Fed) a abaissé vendredi son taux d’escompte de 0,50 point, un instrument qu’elle n’utilisait pratiquement plus mais dont l’abaissement était rendu nécessaire par la contraction du crédit générale sur les marchés financiers.

“C’est une bonne nouvelle pour les marchés qui attendaient un signal fort”, a réagi Yves Marçais, vendeur d’actions chez Global Equities. “Par ce geste, la Fed a donné une bouffée d’air aux banques”, les plus exposées dans la crise du crédit, a expliqué Guillaume Garabedian, gérant chez Meeschaert Asset Management.

Les stratégistes se gardaient pourtant de tout excès d’optimisme, la Bourse de Paris ayant jusqu’ici accusé des replis à la moindre mauvaise nouvelle.

Pour tenter de restaurer la confiance, les politiques sont montés au créneau cette semaine. Le président français Nicolas Sarkozy a appelé à la mobilisation du G7 pour renforcer la “transparence du fonctionnement des marchés”.

Dans la foulée, la ministre de l’Economie Christine Lagarde a multiplié les interventions dans la presse affirmant que la crise boursière n’était “pas un krach” et invitant les épargnants à “garder la tête froide”.

“Ce que les marchés détestent le plus, c’est l’incertitude. Or le flou persiste sur les éventuelles retombées de la crise des crédits sur l’économie”, confiait un courtier.

“On est dans un jeu de domino. On sait que certains sont exposés mais à quel point ? Est-ce que la crise va s’étendre ? Personne n’est en mesure de répondre à ces questions”, a jugé Yves Marçais.

L’avertissement sur ses résultats du leader de la distribution Wal-Mart et les prévisions pessimistes du groupe de bricolage Home-Depot ont contribué à alimenter les craintes de possibles répercussions de la crise sur la croissance américaine.

La Fed a elle-même estimé vendredi que “si l’économie continue de croître à un rythme modéré (…) les risques pour la croissance se sont nettement accrus”.

Les investisseurs devraient donc être attentifs la semaine prochaine aux indicateurs macroéconomiques attendus aux Etats-Unis: les commandes de biens durables et les ventes de logements en juillet.

L’immobilier résidentiel a donné de nouveaux signes de faiblesse cette semaine, avec des mises en chantier de logements au plus bas en dix ans, et les analystes craignent que le ralentissement du secteur ne s’aggrave encore.

Euronext

 18/08/2007 11:09:54 – © 2007 AFP