L’immobilier européen relativement à l’abri de la crise US du “subprime”

 
 
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Le quartier des Pyramides à Evry, en novembre 2004 (Photo : Stéphane de Sakutin )

[19/08/2007 09:06:48] PARIS (AFP) Après plusieurs années de boom, les marchés immobiliers européens semblent se stabiliser, mais restent, de l’avis des experts, relativement à l’abri d’un scénario catastrophe consécutif à la crise des prêts à risque aux Etats-Unis.

Loin des hypothèses alarmistes d’effondrement brutal évoquées lorsque l’immobilier mondial était au plus haut, c’est aujourd’hui le scénario d’un atterrissage en douceur du secteur qui est envisagé par les économistes, avec tout au plus quelques “dommages collatéraux” au niveau des conditions de crédits et de remboursements.

Même aux Etats-Unis, la santé du secteur immobilier semble en voie d’amélioration. “Les récentes perturbations sur le marché des prêts hypothécaires vont ralentir les ventes temporairement mais les données fondamentales suggèrent une tendance à la stabilisation des prix sur de nombreux marchés”, constate Lawrence Yun, économiste de la NAR, l’association nationale des agents immobiliers.

En Europe, “pour l’instant, il n’y pas d’éléments négatifs sur l’immobilier par rapport à la crise +subprime+”, et les conséquences devraient rester “indirectes au niveau des marges prises par les banques pour prêter de l’argent”, estime Michel Varaldo, analyste du secteur immobilier à la Société Générale.

Selon les experts, l’Espagne et le Royaume-Uni restent les plus exposés en raison d’une surchauffe marquée du secteur immobilier ces dernières années et d’un système de prêts bancaires plus sensible à la hausse des taux d’interêts et aux risques d’endettement.

L’immobilier dans ces deux pays subit ainsi, après des mois d’envolées spectaculaires, un “léger ralentissement” des prix, une augmentation du stock de logements disponibles, et un allongement des durées de transactions, constatent les économistes.

Mais le secteur ne devrait pas pour autant connaître de crise, toujours soutenu par une forte demande en Espagne comme au Royaume-Uni. En revanche, Espagnols et Britanniques pourraient subir prochainement une augmentation des traites mensuelles pour rembourser leur logement, en raison de la structure de prêts hypothécaires à taux variables qui a cours chez eux et du relèvement du taux auxquels les banques se prêtent de l’argent, estiment les analystes.

En France, il n’existe pas de motifs sérieux d’inquiétude, estime Bernard Cadeau, président du réseau d’agences Orpi. “Le marché immobilier français n’est pas du tout organisé comme le marché américain. Les fondamentaux sont bons, il n’y a pas assez de logements et la demande est forte”.

Les seules conséquences néfastes que l’on pourrait observer se situeront soit au niveau “de la contraction de l’offre de crédit” des banques, soit à celui de taux d’intérêts, estime Michel Mouillard, professeur d’économie à l’université de Paris X.

“Si les banques centrales continuent à injecter de la liquidité mais ne baissent leurs taux d’intérêt comme elles l’ont fait en septembre 2001, on peut craindre que les marchés immobiliers le paient durement”, prédit ainsi M. Mouillard.

La serenité est aussi de mise en Allemagne dans la mesure où “les fondamentaux sont bons, nous avons des loyers en hausse et un recul des surfaces inoccupées”, explique Peter Müller, de la fédération de l’immobilier ZIA.

Enfin en Italie, le secteur immobilier reste solide, avec une demande forte, une offre faible et des prix “toujours très élevés”, indique une analyste de l’établissement financier Landsbanki-Kepler.

En outre, la crise du “subprime” américain ne risque pas de s’étendre au système de crédit, “car les garanties réclamées dans la péninsule pour accorder un emprunt sont beaucoup plus rigides” qu’aux Etats-Unis, renchérit Marco Valli d’Unicredit Global Research.

 19/08/2007 09:06:48 – © 2007 AFP