Bonjour,
Globalement, je partage la lecture faite de la dynamique de la pauvreté en
Tunisie telle que enregistrée durant ces 15 dernières années par la source
officielle, donc gouvernementale, et, à plus forte raison, unique en la
matière, se trouve-t-il.
Toutefois, le détour fait par l’IDH, reposant sur la méthode mondialement la
plus répandue et la plus retenue afin de restituer la véritable situation en
matière de misère des gens, me semble insuffisant pour relativiser les
choses en ce qui concerne le cas tunisien…
Pourquoi ? Eh bien, simplement parce que des experts du Groupe MENA Region –
dirigé par l’éminent économiste tunisien M. Kamel Nabli, pour l’information
-de la BIRD (Rapport N° 29847-TN, République Tunisienne, Revue des
Politiques de Développement; Oct. 2004) ont dû attirer l’attention des
pouvoirs publics à l’émergence d’un phénomène, ou encore risque social fort
inquiétant : la vulnérabilité économique des ménages tunisiens.
Cette dernière, qui aura augmenté dans nos villes de 43% en 1990 à 50% en
2000, correspond au double du seuil jusque-là retenu par nos statisticiens
officiels pour considérer la pauvreté en Tunisie… Dans nos villes “une
proportion relativement élevée de personnes se situe encore au-dessus, mais
proche, des seuils de pauvreté (p. 3)”. Selon leurs estimations, dans ce cas
de figure simulé, 40% du milieu rural et 15% du milieu urbain seraient dans
une situation d’extrême pauvreté… L’endettement des ménages conjugué à la
fragilité financière des structures de prêt bancaire, certes en cours
d’amélioration, ne peut que relativiser davantage la lecture avertie qui est
faite de la pauvreté en Tunisie…
Faut-il rappeler que les salariés tunisiens se trouvent en panne de
“provisions” à partir de la première semaine de chaque mois… jusqu’à
règlement du passif vers le crépuscule de leur vie active…
A bon entendeur, salut…
Mahmoud Abd, Tunis
Réaction à l’article :
Développement : Cogitations sur le calcul du taux de pauvreté
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