Zara poursuit son expansion dans une Chine assoiffée de mode

 
 
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Un magasn Zara à Hong Kong (Photo : Ted Aljibe)

[20/08/2007 09:29:13] MADRID (AFP) La jeunesse chinoise a soif de mode et le géant espagnol Inditex, propriétaire de la célèbre marque Zara, ne veut pas rater ce train. Déjà implanté en Chine, il souhaite encore s’y développer et devra adapter sa stratégie à l’exigeante clientèle locale.

Fort de neuf boutiques en Chine, Inditex veut renforcer sa présence à Pékin, Hong Kong et Shanghai, a indiqué en juillet son vice-président, Pablo Isla.

Le groupe ouvrira fin août une première boutique de sa marque haut de gamme Massimo Dutti à Macao, ancienne enclave portugaise en Chine et une deuxième l’an prochain à Hong Kong.

Le pouvoir d’achat de la classe moyenne aisée chinoise ne cesse de s’accroître et la concurrence augmente rapidement sur le marché chinois du prêt-à-porter. Le grand rival d’Inditex, le suédois H&M, a ouvert en avril sa première boutique à Shangaï et la maison-mère de Zara doit aussi faire face à son concurrent espagnol, Mango et à l’allemand C&A ou à la marque Esprit, basée à Hong Kong.

“La Chine est la nouvelle frontière”, estime Marian Salzman, responsable marketing de l’agence de publicité américaine JWT, spécialisée sur le marché chinois.

“Tous les jours, des analystes pointent du doigt la réalité démographique chinoise et tous les groupes ont un plan d’expansion sur ce marché”, déclare-t-elle à l’AFP.

Les grandes villes du pays compteront 220 millions d’habitants de classe moyenne aisée en 2025 (dont les revenus annuels seront compris entre 3.700 à 9.300 euros), contre 23 millions en 2005, selon les estimations du cabinet de consultants McKinsey.

Mais pour séduire l’exigeante clientèle urbaine chinoise, Inditex devra affronter plusieurs défis. Le premier: se démarquer des groupes d’habillement locaux.

“L’accès à la mode est synonyme de réussite sociale pour les jeunes chinois, donc plus Inditex se différenciera des marques à bas prix locales, plus il réussira”, selon Matthew Stych, de la société britannique spécialisée dans les études de marchés Euromonitor.

Les consommateurs s’identifient aux modèles occidentaux et les marques étrangères doivent donc réussir à proposer des prix abordables mais suffisamment élevés pour qu’ils ne soient pas assimilés aux produits locaux.

Pour cela, Inditex, qui a ouvert sa première boutique chinoise à Hong Kong en 2004, a pris l’habitude d’ouvrir ses magasins dans les zones les plus huppées des grandes villes chinoises.

“Le marché chinois a un besoin constant d’innovation”, a déclaré en juin au quotidien espagnol Cinco Dias le discret président d’Inditex, Amancio Ortega, huitième fortune du monde selon le classement Forbes.

Mais pour cela, Inditex présente un désavantage de taille par rapport à ses principaux concurrents, comme Mango et H&M, qui produisent une plus grande partie de leurs vêtements dans la région, selon Matthew Stych, d’Euromonitor.

“Inditex devrait envisager d’augmenter sa production locale de manière à pouvoir assurer un approvisionnement rapide et à un prix à même de concurrencer ses principaux adversaires”, explique-t-il à l’AFP.

H&M, numéro deux du secteur en Europe en termes de chiffre d’affaires, derrière Inditex, produit plus de 60% de ses articles en Asie, dont plus de la moitié en Chine, contre 34% pour Inditex.

Les 59 boutiques d’Inditex en Asie, dont les neuf magasins Zara ouverts en Chine, ont représenté en 2006 9% des 8,2 milliards d’euros de son chiffre d’affaires total.

Le bénéfice net du groupe a dépassé le milliard d’euros en 2006, contre 803 millions d’euros un an auparavant.

 20/08/2007 09:29:13 – © 2007 AFP