[20/08/2007 15:15:16] PARIS (AFP) Le gouvernement s’est attelé dès sa rentrée lundi au chantier de la relance de l’économie française, en reconnaissant que la croissance risquait de ne pas être à la hauteur de ses espérances en 2007. “Pouvoir d’achat, croissance et situation économique et financière”, sur fond de tempête boursière internationale, étaient au centre de la première réunion de travail du gouvernement, convoquée dans la matinée à l’Elysée. Le président Nicolas Sarkozy, le Premier ministre François Fillon et les ministres de la sphère économique, en tête desquels Christine Lagarde (Economie, Finances et Emploi) et Eric Woerth (Budget, Fonction publique), ont procédé à “une évaluation de la situation économique et financière”, a indiqué le porte-parole de la présidence David Martinon. Au menu notamment: “les moyens de doper l’investissement” des entreprises. Consommation des ménages, commerce extérieur et investissement constituent les trois moteurs de la croissance. Mais si le premier reste très dynamique en France, les deux autres sont grippés. Le creusement du déficit commercial et l’atonie des investissements ont lourdement pesé sur la croissance au 2e trimestre, la limitant à 0,3%. Difficile dans ces conditions d’espérer emmagasiner une croissance de 2,25% cette année, conformément à la prévision du gouvernement. “Est-ce qu’on va atteindre” ce chiffre, “je n’en sais rien”, a reconnu lundi sur BFM Mme Lagarde, qui se disait encore confiante la semaine dernière. Pour afficher 2% en 2007, il faudrait une croissance comprise entre 0,8% et 0,9% pour les deux derniers trimestres, selon l’Insee. Après le “paquet fiscal”, destiné avant tout aux ménages, à l’exception de la suppression des charges sur les heures supplémentaires, le gouvernement devrait annoncer prochainement de nouvelles mesures de soutien aux entreprises. D’autant que ces dernières pourraient pâtir de la récente crise financière, notamment dans l’accès au crédit, indispensable pour leur développement. Mme Lagarde a d’ailleurs mis en garde les banques lundi. “Je ne voudrais pas que les banques profitent de la situation de crise dans laquelle nous sommes passés pour durcir les conditions d’octroi du crédit” et “que les entreprises se retrouvent en difficultés pour recourir à de l’emprunt pour faire leurs investissements”, a-t-elle déclaré, en promettant “d’engager un dialogue avec les banques”. Si l’élargissement du crédit impôt recherche paraît déjà acquis dans le budget 2008, actuellement en préparation, les milieux patronaux espèrent aussi la suppression ou un aménagement de l’impôt forfaitaire annuel (IFA). Celui-ci concerne les entreprises assujetties à l’impôt sur les sociétés mais, à l’inverse de ce dernier, doit être payé même en l’absence de bénéfices. En outre, le gouvernement réfléchit actuellement à l’expérimentation de la TVA sociale, afin de diminuer les charges sociales versées par les employeurs. D’autres mesures, telle que l’adoption d’un Small Business Act à la française favorisant l’environnement économique des petites et moyennes entreprises, pourraient figurer dans la “loi de modernisation de l’économie”. Un texte demandé par le président Sarkozy à Christine Lagarde pour la fin de l’année, afin “que la France crée le point de croissance qui lui manque”. |
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