Réunie à
Tripoli (Libye) la semaine dernière pour sa 31ème session,
l’Association des Banques centrales africaines, ayant à sa tête le Namibien
Tom Alweendo, est montée au créneau pour réaffirmer la nécessité pour les
Etats du continent de développer les systèmes de financement afin de
consolider leur croissance économique.
D’emblée, M. Alweendo a énuméré les principaux défis auxquels sont
confrontés les systèmes de financement dans les différents pays africains, à
commencer par la non possession par les femmes de garanties ou de gages et
la détérioration du niveau scolaire.
L’appel lancé par M. Tom Alweendo n’est pas le fruit du hasard, puisqu’il
préside également aux destinées de la Banque centrale de son pays, ce qui
veut dire qu’il sait de quoi il parle, surtout lorsqu’il affirme que “les
registres des petites institutions financières prouvent que le taux de
rendement est élevé”. Mais il va plus loin en expliquant que “la moyenne de
la croissance des services financiers a augmenté de 15% dans certains pays
de l’Union africaine et les bénéfices de ces institutions dépassent ceux des
grandes institutions financières”.
S’il est difficile de mettre en doute ces paroles, il n’en est pas de même
pour celles prononcées par le Gouverneur de la Banque centrale de Libye et
vice-président de l’Association des banques centrales africaines, Farhat Ben
Gdara, soulignant que ‘’de nombreuses expériences ont prouvé l’efficacité et
la réussite des systèmes africains de financements’’. Sinon comment
expliquer l’état lamentable dans lequel se trouvent la plupart des économies
africaines. A moins qu’il parle de la réussite du système dans certaines
contrées du monde, hors d’Afrique, où ce système a fortement contribué à la
création des postes d’emploi, la redistribution des revenus, la réduction de
la pauvreté, qui s’est accompagnée de la mobilisation de l’épargne locale et
la diversification des activités économiques et des sources de revenus. Mais
sur le continent, à l’exception de quelques cas isolés, comme la Tunisie, le
Maroc, le Burkina Faso, l’Ile Maurice ou la Namibie, il n’y a pas
grand-chose à se mettre sous la dent.
Ceci étant, le responsable libyen n’a pas manqué d’appeler ses pairs
africains ‘’à mettre l’accent sur la recherche d’institutions spécialisées à
l’instar des institutions chargées de parrainer les petits projets lors de
leur lancement et à tirer profit des expériences et expertises locales,
régionales et internationales’’… qui pourraient constituer de canevas pour
les pays africains.
C’est sans doute pour cette raison qu’un symposium sur le financement des
petits projets, les dépôts d’épargne, les opérations de financement et leur
incidence économique et sociale a été organisé en marge de cette rencontre
des argentiers africains dans la capitale libyenne. |