[21/08/2007 15:21:28] JOUKOVSKI (AFP) La Russie, tout en faisant de gros efforts pour renflouer son aviation civile, n’entend pas céder un pouce de terrain dans l’aviation militaire, a assuré le président Vladimir Poutine à l’ouverture mardi du salon aéronautique Maks, vitrine de l’industrie du pays. “Nous devons avoir pour objectif de maintenir notre position dominante dans la production de technologie aéronautique à caractère militaire”, a insisté le président à l’occasion de l’inauguration du salon près de Moscou. “La Russie, qui dispose de nouvelles capacités économiques, accordera une attention supplémentaire au développement de technologies modernes”, a-t-il ajouté avant d’assister à un long ballet aérien composé essentiellement d’avions de chasse. Selon Sergueï Tchemezov, patron de l’agence publique russe d’exportation d’armements, Rosoboronexport, la Russie occupe actuellement une “solide deuxième place” sur ce marché derrière les Etats-Unis. L’aviation militaire russe, contrairement à son homologue civile, a poursuivi ses exportations pendant les années 90 et réussi à traverser sans trop d’accrocs cette période très difficile pour l’économie russe. Aujourd’hui, le marché mondial des avions militaires est “en expansion”, avec un chiffre d’affaires de 25 à 27 milliards de dollars par an, et ses perspectives demeurent favorables, d’après Rosoboronexport, par qui transitent 90% des ventes totales d’armes du pays. Pour l’heure, les carnets de commandes russes sont suffisamment pleins pour occuper les entreprises du secteur pendant “5 à 7 ans”, affirme l’agence, pour laquelle “le statut de la Russie sur le marché mondial de l’aviation est assez stable”. Un contrat évalué à entre 330 et 335 millions de dollars a été signé mardi pour la vente de six avions Soukhoï à l’Indonésie. Le constructeur américain Boeing a également signé un contrat pour une joint-venture avec le groupe russe VSMPO-Avisma pour la construction de pièces en titane destinées au nouveau Boeing 787 Dreamliner. Sans prétendre à l’importance de ceux du Bourget en France ou de Farnborough en Grande-Bretagne, ce salon, le huitième de ce type, est en pleine expansion : selon Rosoboronexport, qui l’organise, il a grossi d’un tiers depuis sa dernière édition il y a deux ans, avec 540 entreprises russes et 247 étrangères. L’accent a été longuement mis sur les nouveaux modèles de chasseurs présentés par les constructeurs russes : le Soukhoï-35, sur lequel reposent beaucoup d’espoirs à l’exportation, et les MiG-35 et MiG-29K dans sa version aéronavale et le Soukhoï-32. La Russie présente également ses dernières technologies en matière de systèmes anti-aériens, qui représentent aussi une part importante de ses exportations d’armements. Le salon se déroule sur fond de profonde restructuration de l’aéronautique russe, et représente une première occasion pour elle d’apparaître sous une même bannière, celle de la holding publique UAC (Compagnie aéronautique unifiée russe). Le gouvernement russe, à commencer par le premier vice-Premier ministre russe Sergueï Ivanov, également président du conseil d’administration d’UAC, s’est beaucoup investi pour la nouvelle holding, qui rassemble les constructeurs Soukhoï, Irkout, Iliouchine, Tupolev et MiG. De quoi appuyer les nouvelles ambitions de la Russie en matière de politique étrangère : vendredi dernier, le président Poutine avait annoncé la reprise immédiate des vols de bombardiers stratégiques russes “sur une base permanente”, renouant ainsi avec une pratique de la Guerre froide. |
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