Chine : quatrième hausse de l’année des taux d’intérêt

 
 
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Liasses de billets de 100 yuans dans une banque de Nanjing

[21/08/2007 13:58:22] PÉKIN (AFP) La Banque centrale chinoise a annoncé mardi une hausse des taux d’intérêt, la quatrième de l’année et la sixième depuis avril 2006, ayant pour objectif de freiner l’inflation, à son plus haut niveau en juillet depuis dix ans.

A partir de mercredi, le taux de base pour les prêts augmente de 0,18 point de pourcentage et celui sur les dépôts de 0,27 point de pourcentage.

Ces augmentations portent le taux sur les prêts à un an à 7,02% et les dépôts à un an à 3,60%, selon un communiqué publié sur le site de la Banque.

La mesure vise à “stabiliser les attentes en matière d’inflation et ajuster la circulation de la masse monétaire et du crédit de façon raisonnable”, a expliqué la banque.

Plus qu’une mesure de resserrement monétaire “elle doit être considérée comme une réaction passive à l’inflation”, a commenté Qing Wang de Morgan Stanley.

Celle-ci, repartie depuis quelques mois, a bondi en juillet avec un indice des prix à la consommation en hausse de 5,6%, un niveau jamais vu depuis 1997, uniquement dû aux prix de l’alimentaire.

Les économistes avaient alors souligné que les rémunérations des dépôts –de 3,33%– étaient inférieures à l’inflation qui avait atteint 3,5% sur les sept premiers mois de l’année.

Yi Xianrong, chercheur à l’Académie des sciences sociales, a prédit mardi soir qu’il y aurait d’autres hausses d’ici la fin de l’année car “pour combler ce différentiel entre taux de dépôts et inflation, il faut en renforcer l’ampleur et la fréquence”, a-t-il dit à l’AFP.

Même si la précédente hausse date à peine de juillet, Yi, comme l’ensemble des analystes, s’attendaient à cette nouvelle hausse des taux de base depuis la publication la semaine dernière des statistiques du mois de juillet montrant que l’économie chinoise continue d’avancer à vive allure.

La précédente hausse avait elle-même suivi l’annonce que la croissance avait atteint 11,5% sur un an au premier semestre, le plus fort taux en plus de dix ans, et avait même frôlé 12% au deuxième trimestre (11,9%).

Le taux de base et celui sur les dépôts avaient alors tous deux été relevés de 0,27 point de pourcentage.

Cette fois Stephen Green, économiste en chef de la banque Standard Chartered, note la différence entre la hausse des deux taux et souligne “que la Banque centrale veut probablement encourager les entreprises à épargner plus de leurs bénéfices non distribués, qui sont une source d’investissements plus importante que les prêts bancaires”.

Or le gouvernement, qui craint la surchauffe, cherche à freiner les investissements en capital fixe, qui dans les zones urbaines ont encore progressé de 26,6% sur un an entre janvier et juillet.

Parallèlement en juillet, l’excédent commercial chinois a atteint son deuxième plus fort niveau, à 24,4 milliards de dollars.

La quatrième économie mondiale, en passe de ravir à l’Allemagne la 3e place, reste donc assise sur deux piliers principaux — investissements et commerce — en dépit des efforts de Pékin pour la rééquilibrer, en encourageant notamment la consommation.

Le gouvernement chinois a également pris toute une série d’actions cette année, en sus des hausses des taux, pour calmer la surchauffe de l’économie, dont six hausses de taux de réserves obligatoires des banques et des mesures fiscales pour tenter de freiner ses exportations.

 21/08/2007 13:58:22 – © 2007 AFP