[21/08/2007 18:27:49] WASHINGTON (AFP) Les plus hauts dirigeants économiques et politiques américains ont tenté mardi de rassurer des marchés toujours anxieux sur l’issue de l’actuelle crise financière. En déplacement au Canada, le président George W. Bush a affirmé que les données fondamentales de l’économie américaine étaient “fortes” et qu’il y avait assez de liquidités sur les marchés. De leur côté, le président de la Banque centrale (Fed) Ben Bernanke et le secrétaire au Trésor Henry Paulson ont été invités à expliquer ce qu’ils comptaient faire face aux turbulences financières, lors d’une réunion à huis clos avec le président de la Commission bancaire du Sénat, le démocrate Christopher Dodd. Ni la Banque centrale ni le Trésor n’ont communiqué sur cet entretien, mais M. Dodd s’est montré satisfait des assurances obtenues. “J’ai demandé au président (de la Fed) s’il était prêt à utiliser tous les outils à sa disposition, et il a répondu que, oui, il était prêt à cela”, a-t-il indiqué à l’issue de la rencontre. Selon lui, M. Bernanke n’aurait pas mentionné la possibilité d’une baisse du principal taux directeur de la Fed, ou “Fed funds”, qui est fixé à 5,25%. Cela n’a pas empêché les marchés de réagir avec soulagement, la Bourse de New York repassant brièvement dans le vert.
“Le marché aime ce que Bernanke a laissé échapper au sénateur Dodd”, a réagi Peter Cardillo, analyste chez Avalon Partners. “C’est interprété comme la possibilité d’une baisse à venir du taux directeur de la Fed”, a-t-il ajouté. Mais un autre responsable de la Fed, Jeffrey Lacker, a ensuite douché ces espoirs en estimant que la volatilité des marchés ne suffisait pas à garantir une baisse des taux. Les marchés spéculent de plus en plus sur une baisse du “Fed funds” lors de la prochaine réunion de la Banque centrale, le 18 septembre, ou même avant. Vendredi, la Fed avait agi à l’improviste en abaissant d’un demi-point son taux d’escompte. Et pour accroître les liquidités, elle a injecté plus de 100 milliards de dollars depuis deux semaines par le biais de ses opérations de prise de pension au jour le jour — avec 3,75 milliards mardi encore. Mais ces interventions n’ont pas suffi à rassurer les marchés. Après une belle reprise vendredi, la Bourse de New York n’a que légèrement progressé lundi et la journée de mardi ne s’annonçait pas sous les meilleures auspices avant l’intervention de M. Dodd. Signe de leur anxiété, les investisseurs s’étaient massivement repliés mardi sur les valeurs refuge comme les bons du Trésor à court terme. En effet, “les inquiétudes concernant les répercussions de la bulle immobilière continuent”, a affirmé Hugh Johnson, analyste chez Johnson Illington Advisors. Chaque jour ou presque apporte une mauvaise nouvelle sur ce front: mardi, une étude du site RealtyTrac estimait que les procédures de saisies de logements ont quasiment doublé en juillet aux Etats-Unis par rapport à juillet 2006. “La question est toujours: quels sont les dégâts ou quel sera l’impact de la contraction du crédit sur l’économie? La Réserve fédérale en a-t-elle fait assez pour stabiliser le marché?”, a continué M. Johnson. De son côté, M. Paulson a appelé les marchés à la patience en estimant qu’il faudrait “un certain temps” pour résorber l’ensemble des problèmes liés aux turbulences financières actuelles. “Il n’y aura pas de solution rapide pour certains des problèmes que connaissent les marchés du crédit”, a-t-il affirmé dans un entretien à la chaîne financière CNBC. “Mais nous allons les régler parce que nous avons une économie qui est forte”, a-t-il ajouté. |
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