C’est le thème d’une conférence arabe qui se tient actuellement à Tunis
(du 19 au 23 courant), initiée par l’Organisation arabe de développement
administratif, qui fait partie de la Ligue des Etats arabes.
L’importance de cette rencontre tient essentiellement au fait que le sujet
suscite d’âpres débats à l’échelle mondiale quant aux moyens de lutter
contre ce que certains spécialistes considèrent comme un fléau.
C’est dans doute pour cette raison que les organisateurs de la conférence de
Tunis ont inscrit à l’ordre du jour deux ateliers précis sur ce phénomène à
même de permettre, à défaut de l’éradiquer, de réduire sa nuisance.
Le premier atelier porte sur ‘’le concept et les origines du blanchiment
d’argent et les moyens de le circonscrire aux plans international et
arabe’’, alors que le second a trait aux “fondements et moyens de lutter
contre la corruption et le blanchiment d’argent’’.
Cette rencontre, à la quelle ont pris part plusieurs spécialistes et experts
de la question du blanchiment d’argent, verra la présentation de plusieurs
exposés en la matière. C’est le cas par exemple des résultats d’une enquête
présentée par le chef de cabinet du ministre des Domaines de l’Etat et des
Affaires foncières, M. Fethi Soukri, sur les moyens propres à lutter contre
la corruption administrative. Il a notamment focalisé son intervention non
seulement sur le concept, les types de corruption administrative et ses
origines ainsi que les moyens de le circonscrire, mais rappelé la convention
de l’Organisation des Nations unies (ONU) sur la lutte contre le blanchiment
d’argent et la corruption, ratifiée il y a quatre ans, en 2003.
Bien entendu il n’a pas manqué de faire connaître l’expérience tunisienne en
matière de lutte contre le blanchiment d’argent et la corruption, au travers
la mise en place d’un système de contrôle vigilant à même de garantir une
exploitation judicieuse des ressources financières sur la base d’un contrôle
à la fois administratif, judiciaire et parlementaire. Toutefois, dans ce
domaine –que ce soit chez nous ou dans d’autres pays-, il est difficile de
voir clair, pardon blanc. C’est donc à raison que M. Soukri souligne que
‘’le système commande aussi de parfaire l’organisation administrative et la
transparence des transactions’’. C’est tout dire !
D’ailleurs, on rappellera de
la tournée des représentants de la Banque mondiale pour la région MENA dans
les différents pays du Proche et Moyen-Orient, en avril dernier, et qui
entrait dans le cadre de sa nouvelle stratégie visant à instaurer la bonne
gouvernance économique et à lutter contre la corruption. Lors de leur
passage à Tunis, la réalité sur le terrain carrément escamoté aussi bien par
certains journalistes que par les représentants de l’administration, au
point que même la définition du phénomène ne fut pas acceptée par
l’assistance.
Tout ceci pour dire que, certes ce genre de rencontre est nécessaire, mais
non suffisant. Ce qui serait plus utile voire primordial en matière de lutte
contre la corruption et son corollaire le blanchiment d’argent, c’est que
chacun balaie –proprement ou presque- devant sa porte, dans sa maison,
dirions-nous.
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