La Russie critique le projet de gazoduc de la Caspienne

 
 
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Installation d’un segment du pipeline de gaz nord-européen (NEGP) près de la ville de Tikhvin dans la région de Leningrad, le 4 février 2006 (Photo : Sergey Kulikov)

[22/08/2007 06:26:21] MOSCOU (AFP) Le premier vice-ministre russe des Affaires étrangères Andreï Denissov a critiqué le projet de construction d’un gazoduc à travers la mer Caspienne et appelé à ne pas politiser les projets énergétiques dans la région, dans un entretien publié mercredi par le quotidien Vremia Novosteï.

“Il y a des tentatives de construire un gazoduc à travers la mer Caspienne”, a déclaré Andreï Denissov au journal russe.

“Non seulement il existe des problèmes naturels (dans cette région), comme un relief accidenté du fond ou une zone sismique. Mais pourquoi le faire, s’il y a des trajets de livraison moins chers?”, a-t-il poursuivi.

M. Denissov a notamment mentionné le projet Nabucco, soutenu par les Etats-Unis et l’Union européenne, de construire d’ici 2012 un gazoduc de 3.300 km afin d’approvisionner l’Europe occidentale en gaz de la mer Caspienne en contournant la Russie.

Selon le haut-responsable russe, “toute politisation a un prix concret s’élevant à quelques millions ou milliards de dollars, car elle complique la réalisation du schéma optimal de la livraison d’énergie dans la région”.

“Personne ne peut répondre à présent de quel gaz sera rempli le projet Nabucco”, a dit le diplomate russe.

Selon lui, les lobbyistes de Nabucco ne cachent pas que l’objectif principal de ce projet est de construire un gazoduc qui “éviterait la Russie”.

“La Russie n’est pas contre une concurrence économique saine dans le domaine énergétique”, a estimé M. Denissov.

“Mais c’est tout à fait autre chose quand on fixe consciemment l’objectif de pousser un certain pays hors de schémas de coopération, parce qu’on ne l’aime pas pour des raisons purement politiques”, a-t-il poursuivi, estimant toutefois qu’une fois réalisés, de tels projets ne porteront pas de préjudice significatif aux intérêts de Moscou.

Le nouveau gazoduc, qui pourrait transporter jusqu’à 30 milliards de m3 de gaz par an, contribuerait à réduire la dépendance de l’Europe occidentale vis-à-vis de la Russie. La Commission européenne estime que 10 à 15% du gaz utilisé dans l’UE viendra de la région de la Caspienne d’ici à 2025.*

 22/08/2007 06:26:21 – © 2007 AFP