Ventes au beau fixe en juillet et août pour les fabricants de parapluies

 
 
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Martine Collard, créatrice de la fabrique artisanale de parapluies H20, le 22 août 2007 à Creully (Photo : Mychèle Daniau)

[22/08/2007 13:40:18] PARIS (AFP) Avec des mois de juillet et août très arrosés, le moral des fabricants de parapluies est au beau fixe, leur chiffre d’affaires s’étant pour certains envolé de 66% par rapport à un été habituel.

“Si la sécheresse et la canicule de 2003 avaient mis en danger notre métier et que le mois d’avril aux températures estivales nous donnait des sueurs froides, les pluies de ces quatre derniers mois font notre bonheur”, confie à l’AFP Jean Piganiol, PDG de Piganiol, premier fabricant européen de parapluies.

Selon lui, les ventes, “déjà bonnes en mai et juin, ont explosé en juillet et en août”.

Le chiffre d’affaires de ses deux magasins à Aurillac et Saint-Jean-de-Luz “a augmenté de 66% par rapport à la même période l’an dernier”, poursuit M. Piganiol, dont l’entreprise est implantée depuis la fin du XIXe siècle à Aurillac, “la capitale du parapluie.

Même son de cloche chez “Antoine”, une des trois dernières boutiques parisiennes spécialisées dans le parapluie aux côtés de Madeleine Gély et de la maison Simon. “Nos ventes ont augmenté de 15% cet été par rapport à l’été 2006”, confie la responsable de la boutique.

Si 13 à 15 millions de parapluies sont commercialisés chaque année en France, seulement 300 à 500.000 sont fabriqués dans l’Hexagone contre cinq millions dans les années 70.

La profession a subi de plein fouet la lame de fond des exportations chinoises (plus de 95% de la production mondiale). Un raz-de-marée qui a englouti plus de la moitié des 20 sociétés que comptait la France au lendemain de la Seconde guerre mondiale.

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Des personnes marchent sous la pluie à Biarritz, le 21 août 2007 (Photo : Daniel Velez)

Dans le Cantal, Vaux et Piganiol résistent en privilégiant les produits haut de gamme. “Chaque année, sortent de nos ateliers 80.000 parapluies griffés des noms de la haute-couture, dont 15% sont exportés. Le reste, entre 800.000 et un million de pièces que nous commercialisons, sont sous-traités en Chine”, confie M. Piganiol.

Afin de promouvoir la fabrication française, Sofrap et Piganiol se sont regroupés en 1995 pour créer “l’aurillac”, un label de qualité dont l’objectif est d’être au parapluie ce que le Laguiole est au couteau, un autre produit phare de la région.

Photographe de mode et cherbourgeois de naissance, Jean-Pierre Yvon, inspiré par le film “les Parapluies de Cherbourg”, a décidé il y a une vingtaine d’années d’affronter les intempéries du métier. “J’ai créé la manufacture du +Vrai Cherbourg+, qui réalise les plus beaux parapluies du monde”, affirme M. Yvon.

“Les poignées de ces grands parapluies sont sculptées dans du bois de charme ou de jonc de 100 ans d’âge venant de Java, la toile de coton est brodée d’un écusson et +l’accastillage+, c’est-à-dire les pièces métalliques, est en bronze doré à l’or fin”, raconte M. Yvon.

La société fabrique chaque année 10 à 11.000 de ces “compagnons irrésistibles des temps incertains” adoptés par quelques célébrités au rang desquels figurent les présidents américains George Bush et Bill Clinton, mais aussi Jacques Chirac ou Nicolas Sarkozy.

Ces luxueux parapluies font également un tabac à l’export (36%) notamment en Suisse, au Canada, en Belgique et au Japon.

Les Japonais, plus importants consommateurs au monde de parapluies (100 millions de pièces vendues par an) possèdent une douzaine de parapluies dans leur garde-robe, chacun étant destiné à une tenue ou à une circonstance particulières: travail, mariage, enterrement.

 22/08/2007 13:40:18 – © 2007 AFP