[22/08/2007 10:29:00] TOKYO (AFP) La mégalopole de Tokyo et ses 20 millions d’habitants sont menacés par une pénurie d’électricité en raison d’une canicule et de l’arrêt d’une grosse centrale nucléaire endommagée par un séisme le mois dernier. Le spectre de coupures de courant dans la plus grande ville du monde a forcé l’activation de mesures d’urgence pour la première fois en 17 ans. Tokyo Electric Power (Tepco), la première compagnie d’électricité privée du monde, qui dessert la capitale et sa région, a déclenché mercredi une clause spéciale de ses contrats qui lui permet d’ordonner à ses 1.250 plus gros clients industriels de réduire temporairement leur consommation électrique. Ces restrictions, imposées cette fois à 23 entreprises industrielles aux heures les plus chaudes de la journée (13h00-17h00), devaient permettre d’économiser entre 150 et 200 mégawatts. Tepco a également remis en service d’urgence mercredi une ancienne centrale hydraulique inutilisée de 900 mégawatts à Shiobara, au nord de Tokyo. C’est la première fois depuis 1990 que des mesures de ce type sont prises. La compagnie a ainsi porté ses capacités de production à 63.700 mégawatts par jour, ce qui devait en principe lui permettre de satisfaire la demande record de 61.500 mégawatts estimée pour mercredi. Tepco doit répondre à une demande d’électricité inhabituellement forte cet été en raison de chaleurs extrêmes, qui ont fait une soixantaine de morts depuis le début de l’été et poussent entreprises et particuliers à faire tourner à fond les climatiseurs. Le mercure a atteint la semaine dernière le niveau record de 40,9 degrés Celsius dans certaines régions du Japon. Les dix principales compagnies électriques du Japon, y compris Tepco, ont fait état mercredi d’une demande d’électricité totale de 3.420 gigawatts (3,42 millions de mégawatts), un record historique. Tepco a d’autant plus de mal à faire face à ce pic inhabituel de consommation qu’elle a dû fermer en juillet pour une durée indéfinie sa centrale nucléaire de Kashiwazaki-Kariwa (centre), endommagée par un violent séisme qui a provoqué un incendie et de légères fuites radioactives. Cette centrale de 8.212 mégawatts, qui ne devrait pas recommencer à fonctionner avant des mois, jouait un rôle-clé dans l’approvisionnement en électricité de la grande agglomération de Tokyo (qui compte jusqu’à 35 millions d’habitants si l’on inclut la grande plaine densément peuple du Kanto). Pour compenser cette perte, Tepco a poussé au maximum la production de ses autres centrales et a acheté de l’électricité aux autres compagnies du pays. Mais elle a averti qu’elle ne pouvait plus assurer un approvisionnement normal quand les températures dépassent les 35 degrés pendant une période prolongée. Après une période de répit la semaine dernière, au cours de laquelle de nombreuses entreprises japonaises ont fermé pour les traditionnels congés du “Bon” (la fête des morts), la situation est devenue critique depuis lundi avec le retour à une activité normale et une chaleur persistante. Tepco a inondé les boîtes aux lettres de Tokyo de prospectus et diffuse sans relâche des spots publicitaires à la télévision pour supplier les particuliers d’utiliser l’air conditionné avec parcimonie. Le message a cependant du mal à passer, d’autant que le thermomètre affichait encore 37 degrés mercredi à Tokyo et 38,5 degrés dans la préfecture de Gunma (centre), avec un taux d’humidité éprouvant pour l’organisme d’environ 50% dans la capitale. |
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