Les Bourses mondiales se reprennent prudemment après leur “semaine noire”

 
 
SGE.NKR49.230807211743.photo00.quicklook.default-245x158.jpg
Des investisseurs dans une maison de courtage à Shanghai le 23 août 2007 (Photo : Peter Parks)

[23/08/2007 21:20:36] NEW YORK (AFP) Les Bourses mondiales ont poursuivi leur rétablissement jeudi, mais avec prudence, après la violente tempête de la semaine dernière, profitant d’une accalmie sur le front du crédit et des espoirs de baisse des taux d’intérêt aux Etats-Unis.

Après quatre séances de hausse, les places européennes ont ouvert sur la même lancée avant de réduire leurs gains au fil de la journée pour finir quasiment stables. Paris a avancé de 0,09%, Londres de 0,01% et Francfort de 0,15%.

Les Bourses asiatiques avaient terminé en forte progression, dans le sillage de Wall Street la veille. Mais jeudi, la Bourse de New York a terminé la séance sur une note plutôt contrastée, le Dow Jones faisant du surplace et le Nasdaq perdant 0,43%.

Wall Street avait pourtant ouvert en hausse, portée par l’annonce de Bank of America qu’elle investissait 2 milliards de dollars dans Countrywide Financial, le leader américain des prêts hypothécaires.

Ce geste avait été bien reçu par les investisseurs en pleine crise du secteur du crédit hypothécaire.

Cependant, “le marché a pensé que les problèmes du crédit s’amoindrissaient un peu et qu’il n’était donc pas certain que la Fed allait baisser son taux” directeur lors de sa prochaine réunion, a remarqué Art Hogan de la maison de courtage Jefferies à Boston.

“Il y a toujours beaucoup d’incertitudes sur ce que va faire la Réserve fédérale américaine pour ses taux”, a abondé un courtier d’une banque européenne, tout en reconnaissant que la volatilité était retombée.

Vendredi dernier, la Fed avait annoncé la baisse de son taux d’escompte à 5,75%, qui avait poussé les acteurs du marché à tabler sur une baisse de son principal taux directeur, actuellement à 5,25%.

“Les gérants sur le long terme attendent plus de signaux”, a indiqué le courtier.

La Fed, dont le président Ben Bernanke, avait indiqué mardi qu’il utiliserait “tous les moyens à sa disposition” pour rassurer les opérateurs, a continué son action jeudi en mettant 17,25 milliards de dollars de liquidités supplémentaires à la disposition des marchés. La Banque centrale européenne a elle-même injecté 40 milliards d’euros supplémentaires.

“La principale question porte aujourd’hui sur l’attitude des banques centrales. On n’aura pas de rebond puissant et durable tant qu’on ne sera pas rassuré sur leurs intentions en matière de politique monétaire”, a résumé Guillaume Garabédian, gérant chez Meeschaert.

La Fed, en particulier, “va devoir répondre à cette attente à un moment donné, (…) sinon elle ravivera la crise de confiance et s’exposera à une nouvelle correction massive des marchés”, a prévenu Rob Carnell, économiste de la banque néerlandaise ING.

Mercredi, les investisseurs avaient salué à Wall Street la reprise des annonces de fusions-acquisitions, alors qu’ils craignaient de voir ce type de rapprochements se tarir faute de financement.

Autre incertitude, l’impact réel de la crise des “subprime” sur la sphère financière. Alors que les publications de résultats semestriels reprendront la semaine prochaine, “il suffira qu’une banque annonce des pertes importantes ou revoit ses prévisions à la baisse pour que les Bourses se remettent à paniquer”, a estimé un vendeur d’actions.

Même analyse pour le gouverneur de la Banque du Japon, Toshihiko Fukui, qui a jugé jeudi que le processus de correction allait “probablement prendre du temps et se solder par des pertes et de la douleur”, le marché du crédit s’étant montré “trop décontracté” dans l’évaluation des risques.

 23/08/2007 21:20:36 – © 2007 AFP