C’est si sobre que, sur la route de la Marsa, au niveau des Berges du
Lac, l’image de l’édifice ne reflète aucun faste, juste un soupçon
d’opulence, et ce panneau latéral comme une grosse manchette de journal
annonçant le «Complexe de loisirs et d’animation du Lac, Ben Mahmoud». Ce
nom, évidemment, ne peut couler dans l’indifférence : c’est celui du tout
premier homme à avoir posé la première pierre dans les Berges du Lac. Et ce
n’est d’ailleurs pas par hasard si la Salle des fêtes de ce Complexe
s’appelle justement «Le Doyen». C’est lui le doyen, Abderrazak Ben Mahmoud.
Quand, vers 1989, l’homme d’affaires saoudien, Cheikh Salah Kamel, investit
dans la région, c’est Ben Mahmoud qui s’y présenta en tant que premier
promoteur. Et pour y avoir une empreinte bien à lui, il créa en 1990 son
Centre de loisirs, avec tout un manège et un café. Une petite quinzaine
d’années plus tard, il pense que ce n’était là qu’une ‘‘formule populaire’’
qu’il fallait révolutionner. S’ensuivit une démolition à ras de sol. Pour y
pousser, à la place, un complexe où la somptuosité des lieux le dispute à la
qualité des équipements, pour certains fort sophistiqués.
Ce qui, d’emblée, interpelle le visiteur étranger, c’est probablement «Le
Doyen». Un nom qui peut sembler un peu prétentieux. Ce n’est qu’en poussant
–pardon, ça s’ouvre toute seule– la porte qu’on se rend à l’évidence. Des
tables rondes (au sens très propre) joliment drapées de blanc et pouvant
réunir, l’une, au moins huit personnes. Au total, la Salle peut jauger
facilement 550 personnes. Qu’elle fasse office de salle des fêtes, de
congrès ou de séminaires, elle répond à différentes manifestations de par
son équipement numérique (son et lumière), une projection vidéo sur quatre
écrans géants, et une machine à fumée si chère aux stars du show. Mais si
elle doit répondre à une représentation théâtrale ou cinématographique, une
seconde mise en place permettra à quelque 900 personnes d’y assister.
Restons un moment dans la Salle des fêtes. Elle est louée avec ce qu’on
pourrait appeler ‘‘le tout compris’’, c’est-à-dire : l’équipement, le
service (personnel et accessoires) et les prestations, à savoir des salés
(trois pièces/personne), de l’eau minérale ou jus de fruits ou boisson
gazeuse, gâteaux glacés, du thé et –devinez un peu… non !– une pièce montée
à plusieurs étages pouvant rassasier la boulimie de chaque invité. Seule la
pâtisserie tunisienne (baqlawa, kaâk, etc.) est à la charge du client s’il y
tient beaucoup.
Cette Salle –facile à deviner– ne va vraiment pas chômer au mois saint.
Ramadan, au Doyen, sera par trop chaud cette année. Pour l’animation de la
deuxième quinzaine, il y aura mine de rien…Haïfa Wahbi et Waël Kfoury. Rien
que ça. Les plus sages (les septuagénaires, s’entend) auront droit, sous la
Khyma de ramadan, à des soirées de malouf et de grandes vedettes de la
chanson tunisienne et orientale.
Passons au Restaurant-Salon de thé qui déborde sur la terrasse. Plus de deux
cents personnes peuvent se pâmer le palais grâce à une cuisine
tuniso-italienne à plus-value culinaire indiscutable ; d’ailleurs, il est
dit que c’est un Restaurant grande carte. Du petit déjeuner au dîner aux
chandelles, c’est destiné à la race des petits seigneurs sans que les
bourses moyennes n’y soient exclues. L’opulence est dans les plats, pas
vraiment sur la facture.
Dehors, à la terrasse, on trouve les Tentes romaines destinées aux familles
et dotées de sièges à housses avec animation musicale hiver comme été. Les
enfants, eux, peuvent profiter d’une partie de manège pendant que leurs
parents admirent leur batifolage.
Et durant toute cette pause royale au Complexe Ben Mahmoud, le client n’a
pas à se mettre martel en tête à cause de son véhicule : un parking est
prévu et pouvant jauger jusqu’à 180 véhicules.
Le coût de cet investissement ?… Les prix pratiqués ?… «Silence, sinon
ça ne va plus tourner… ».
|