Les centres de bronzage pris d’assaut pour cause de météo désastreuse

 
 
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Une personne, munie d’une paire de lunettes de protection, dans une cabine de bronzage, le 22 août 2007 à Paris (Photo : Thomas Coex)

[24/08/2007 08:25:50] PARIS (AFP) Météo désastreuse oblige, la fréquentation des centres de bronzage monte en flèche, les vacanciers cherchant à compenser leur sevrage de soleil et à se donner bonne mine grâce aux cabines d’UV, faisant fi des mises en garde des dermatologues.

Synonyme de bonne santé et de vacances réussies, le bronzage correspond depuis longtemps à un canon esthétique. Dès lors, comment garder le moral et une bonne mine devant les flots de pluies qui ne cessent de s’abattre sur toute la France?

Julien, 28 ans, serveur dans une pizzeria du Marais à Paris, a trouvé la solution dans les UV: “Il a fait vraiment trop mauvais et je n’ai pas pu aller bronzer sur les quais de la Seine. Le matin, quand je me vois, avec cette mine blanche, je me dis que ce n’est pas possible. Je fais des UV deux fois par semaine. C’est bien la première fois!”.

Laurence Aubien, 32 ans, responsable juridique dans un cabinet privé à Paris, a commencé les UV il y a 4 ans avec une amie: “J’en faisais peu, mais ces deux derniers mois, j’y suis allée régulièrement pour garder le bronzage de mes vacances”, explique-t-elle dans un solarium parisien. “Même mon mari va s’inscrire car il n’en peut plus de ce mauvais temps!”.

Zoulika Bénichou, 39 ans, consultante en ressources humaines, a elle aussi multiplié les séances pour cause de mauvais temps: “J’en faisais très modérément avant cet été, mais j’ai décidé de faire deux séances par semaine depuis que je suis rentrée de Côte d’Azur, début août”.

La pluie est donc tout bénéfice pour Dominique Baumier, directeur Général de la chaîne Point Soleil, qui se revendique numéro un du bronzage en cabine avec une centaine de sites sur toute la France: “Avec le mauvais temps, les gens n’ont pas le moral. Ils veulent être beaux et bronzés, donc ils se tournent vers nous. La fréquentation a augmenté de 25% en juillet, et 27% pour le mois d’août, qui n’est pas encore fini, par rapport à la même époque en 2006”, explique-t-il.

Une tendance qui ne concerne pas que les femmes puisque les centres de bronzage attirent tout autant d’hommes, selon lui.

Cet engouement passe outre les recommandations des médecins, même si Dominique Baumier affirme que le personnel des centres “assiste à des sessions de formation et informe chaque nouveau client sur les bonnes pratiques à adopter dans les cabines de bronzage et au soleil”. Pourtant, le docteur Marie Serre, dermatologue indépendante à Paris, rappelle que les séances d’UV sont “du soleil concentré, et favorise le cancer de la peau ainsi que le vieillissement prématuré des cellules”. “Le problème, poursuit-elle, c’est que les centres de bronzage sont comme l’alcool et le tabac: en accès libre mais très nocif pour la santé”.

L’exposition artificielle aux UVA est d’ailleurs jugée “dangereuse” et “formellement déconseillée” par l’Académie de médecine.

Le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC/IARC) estime ainsi que l’exposition aux ultraviolets artificiels dans les salons de bronzage entre l’âge de 10 et 30 ans augmente de 75% le risque de mélanome.

Plus de 7.000 cas de mélanome sont diagnostiqués chaque année, entraînant la mort dans un cas sur cinq. Et ces cancers sont trois fois plus nombreux qu’il y a vingt ans, selon l’Institut national du cancer.

 24/08/2007 08:25:50 – © 2007 AFP