France : le pain devrait à nouveau renchérir à la rentrée

 
 
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Des baguettes dans une boulangerie de Caen (Photo : Mychèle Daniau)

[24/08/2007 17:32:51] PARIS (AFP) Le prix du pain devrait de nouveau augmenter légèrement à la rentrée, tant chez les artisans que dans les grandes surfaces, conséquence de la flambée des cours du blé qui ont atteint un nouveau record jeudi, mais aussi de la revalorisation du Smic.

Les artisans-boulangers signalent une hausse de cinq centimes sur le prix de la baguette, alors que les industriels qui approvisionnent la grande distribution et la restauration parlent d’une augmentation “d’au moins” 8% de leurs tarifs.

Jeudi, le prix du blé a de nouveau progressé sur le marché à terme de Chicago, améliorant encore son record historique qui remontait à 1996. Dans la foulée, le cours du blé meunier échangé à Paris a aussi atteint un nouveau plus haut historique.

“Les cours du blé tendre ont presque doublé en un an, passant de 130 euros il y a 12 mois, à 237 euros cette année”, souligne à l’AFP Pierre-André Masteau, secrétaire général de l’association nationale de la meunerie française.

“Le blé représente entre 65% et 70% du prix de la farine. On peut d’ores et déjà affirmer qu’une augmentation du prix de la farine de 10% sera largement insuffisante”, selon lui.

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Evolution du prix du pain et du blé

Les artisans-boulangers minimisent toutefois l’impact de cette flambée sur le prix final du pain, car la part de la farine represente 10 à 15% du coût de la baguette, tandis que la masse salariale pèse 50%.

“Entre le blé et le pain, il y a énormément d’étapes qui résorbent la flambée. Une hausse de 100% des cours du blé se traduit par une augmentation maximale de 5% du prix du pain”, explique Jacques Mabille, président de la Chambre professionnelle des artisans boulangers-pâtissiers à Paris et région parisienne.

“A la rentrée, certains boulangers vont augmenter les prix de 5 centimes, pas plus. Deux centimes seront liés à la farine et trois centimes à la hausse du Smic, sur lequel notre grille salariale est indexée”, affirme M. Mabille, dont la chambre regroupe 2.800 boulangers-pâtisseries, sur 33.000 au total sur le territoire national.

L’année dernière déjà, les boulangers avaient relevé leur prix, de 5 centimes en moyenne, compte tenu des prix du blé, du Smic, mais aussi de l’énergie.

Le prix de la baguette n’est plus réglementé en France depuis 1978. Traditionnellement, les boulangers décident de modifier les étiquettes à la hausse ou à la baisse en septembre, et de rares fois en janvier.

Cette année, des augmentations sont intervenues dès le printemps.

La baguette classique coûte en moyenne entre 75 et 95 centimes, alors que le pain “tradition” –qui se prépare sans additifs et souvent pétri à la main–, entre 95 centimes et 1,30 euro, selon la confédération des boulangers.

Pré-cuite et surgelée la plupart du temps, la baguette en grande surface coûte nettement moins cher, autour de 50 centimes.

La Fédération des entreprises de boulangeries et pâtisserie (FEBPF), qui fournit la grande distribution et la restauration, prédit déjà une “augmentation des prix dans la grande distribution”.

“Nos adhérents disent qu’ils vont augmenter leurs tarifs d’au moins 8%”, souligne Nicole Watelet, secrétaire générale de la FEBPF.

Brioches et autres viennoiseries devraient également coûter plus cher.

“A part le sucre, nous faisons face à des hausses des prix du beurre, des oeufs, de la poudre de lait, du cacao très fortes et inédites depuis le début de l’année. La profession n’a d’autres choix de les répercuter sur les prix des produits finis”, prédit Mme Watelet.

 24/08/2007 17:32:51 – © 2007 AFP