[25/08/2007 06:29:21] SAN JOSE (AFP) La Chine et Taïwan sont aux prises en Amérique centrale, ex-bastion diplomatique de Taïpeh, un espace que convoite Pékin, qui vient d’établir des relations diplomatiques avec le Costa Rica avec lequel elle envisage de conclure un accord de libre-échange. Alors que le président taïwanais Chen Shui Bian faisait cette semaine de la résistance en participant au Honduras au sommet Taïwan-Amérique centrale et République dominicaine, une délégation chinoise d’une centaine de fonctionnaires et représentants d’entreprises chinoises menée par la vice-ministre du Commerce Ma Xiuhong, inauguraient l’ambassade de Chine à San José, capitale du Costa Rica. A cette occasion, le Costa Rica et la Chine ont signé un accord de protection mutuelle des investissements, un autre ouvrant des négociations pour un éventuel accord de libre-échange et pour 100 millions de dollars de contrats. Forte de sa puissance économique, la Chine a lancé une offensive en Amérique centrale et a entamé d’une unité le nombre de pays reconnaissant Taïwan, que Pékin considère comme une “île rebelle” et partie intégrante de son territoire. Actuellement 24 pays ont des relations diplomatiques avec Taïwan. Pékin compte profiter de “la position géographique privilégiée et le niveau d’intégration régionale dont jouit le Costa Rica en Amérique centrale et dans les Caraïbes”, une “plate-forme importante pour la Chine”, a affirmé la ministre chinoise du Commerce.
Dans un entretien avec l’AFP, le président taïwanais a accusé la Chine d’avoir offert entre 400 et 500 millions de dollars au Costa Rica pour établir des relations diplomatiques. “Tout cet effort de la Chine contre Taïwan a un objectif, qui est de tenter de faire de Taïwan un orphelin dans la communauté internationale et finalement parvenir à sa disparition comme nation et l’intégrer dans le territoire populaire”, a déclaré le président taïwanais. Taïwan a essuyé au Honduras un camouflet: les chefs d’Etat nicaraguayen Daniel Ortega, panaméen Martin Torrijos et dominicain Leonel Fernandez n’ont pas fait le déplacement, et les dirigeants centraméricains présents ont exprimé leur souhait de développer des relations commerciales avec Pékin. Nous “sommes ouverts aux relations commerciales avec tous les pays du monde, y compris avec la Chine continentale”, a déclaré le vice-ministre hondurien des Affaires étrangères, Eduardo Reina. Taïwan ne s’oppose pas au fait qu’un pays qui reconnaît Taïpeh ait des relations avec Pékin, mais la Chine exige une rupture préalable avec Taïwan. Les quatre chefs d’Etat présents au Honduras (Salvador, Guatemala, Honduras et Belize) n’ont apporté à Taïwan qu’un soutien oral qui n’apparaît pas dans la déclaration conjointe finale du sommet. “Nous avons réitéré au président (taïwanais) notre soutien politique, et nous avons apporté notre soutien à la campagne internationale de Taïwan pour être reconnus et être présent à l’Onu ainsi que dans tous les organismes internationaux”, a déclaré le président du Salvador Antonio Saca. Taïwan (officiellement République de Chine) a perdu en 1971 son siège aux Nations unies au profit de la République populaire de Chine, dont elle a fait sécession en 1949, et essaie depuis de le reconquérir. Les tentatives de Taïpeh de réintégrer l’Onu ont été systématiquement bloquées par Pékin. |
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