La Bourse de Paris à l’affût d’indicateurs après une semaine de rebond

 
 
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Le palais Brongniart, place de la Bourse à Paris (Photo : Jean-Pierre Muller)

[25/08/2007 07:40:07] PARIS (AFP) La Bourse de Paris, qui a nettement rebondi cette semaine tout en restant dans le flou quant aux conséquences de la crise des crédits hypothécaires à risque américains (“subprime”), surveillera la semaine prochaine de nombreuses statistiques et la reprise des résultats d’entreprises.

Le CAC 40 a progressé de 3,84% depuis lundi, terminant à 5.569,38 points, effaçant les pertes subies depuis le début de l’année.

“La semaine a été marquée par un soulagement, compte tenu de l’intervention des banques centrales et de leur détermination à éviter tout risque systémique sur les marchés financiers”, a expliqué à l’AFP Ronald Petitjean, gérant actions chez Sarasin.

Vincent Treulet, stratégiste actions chez Ixis CIB, relève de son côté “des signes de normalisation” et l’absence de “signes d’aggravation particuliers”. Il voit des nouvelles rassurantes, comme les 2 milliards de dollars investis par Bank of America dans Countrywide (première société de crédit aux Etats-Unis), “qui montrent que les banques ne sont pas complètement tétanisées”.

La Bourse de Paris a poursuivi le rebond amorcé vendredi dernier après la baisse du taux d’escompte de la Réserve fédérale américaine (Fed), un geste interprété par les marchés comme annonciateur d’une possible baisse de son taux directeur principal.

Multipliant les interventions en pleine crise des crédits hypothécaires à risque aux Etats-Unis (subprime mortgage), les banques centrales ont injecté de nouvelles liquidités, et le président de la Fed, Ben Bernanke, s’est dit prêt mardi à “utiliser tous les outils à sa disposition” pour apaiser les marchés.

Les principales valeurs à en bénéficier ont été les actions dites défensives, dans les télécoms, la technologie et les médias. Les valeurs cycliques et industrielles se sont reprises, après avoir atteint des “niveaux abordables”, selon M. Petitjean.

Mais, selon lui, les opérateurs vivent “au jour le jour” car “il n’y a pas de visibilité sur le marché”. Il se dit toujours inquiet de potentielles mauvaises nouvelles sur des fonds ou des banques.

Plus optimiste, Arnaud Riverain juge “beaucoup trop violente” la correction subie début août. “On a toutes les raisons de penser que le marché sera à nouveau acheteur”, poursuit le responsable de la recherche d’Arkéon Finance.

La semaine prochaine sera riche en indicateurs et en résultats d’entreprises, et devrait livrer quelques éléments de réponse sur l’impact de la crise financière.

“Ce qui peut faire peur, c’est que les chiffres macroéconomiques montrent que la conjoncture est plus atteinte” que le seul secteur financier, a prévenu Vincent Treulet.

Les investisseurs attendent aux Etats-Unis deux indices de confiance des consommateurs, ainsi que les dépenses et revenus des ménages, l’indice PMI de Chicago, et surtout les reventes de logements lundi et les prix immobiliers mardi.

Un impact négatif des statistiques éviterait à la Réserve fédérale américaine de paraître trop clémente envers le marché si cela l’amenait à baisser son taux principal.

“Elle ne veut pas laisser s’écrouler le système financier, mais ne veut pas non plus augmenter les liquidités trop rapidement. Elle veut que le marché redevienne sain”, selon Ronald Petitjean.

Le président de la Banque centrale européenne (BCE), Jean-Claude Trichet, s’exprimera quant à lui lundi, alors que les chiffres de l’inflation pour août dans la zone euro sont attendus en fin de semaine et que l’institution a réaffirmé sa position, laissant présager une hausse des taux le 6 septembre.

En parallèle, la publication des résultats semestriels reprend après trois semaines de pause. Parmi les sociétés du CAC 40, Gaz de France et Accor sont attendus mercredi, Veolia, Carrefour, Suez, Dexia et Crédit Agricole jeudi, puis EDF, PPR et Bouygues vendredi.

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 25/08/2007 07:40:07 – © 2007 AFP