La tempête se calme à Wall Street mais les yeux restent braqués sur la Fed

 
 
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La Bourse de New York, le 27 février 2007 (Photo : Stephen Chernin)

[25/08/2007 07:41:39] NEW YORK (AFP) La tourmente des prêts hypothécaires à risque (“subprime”) a perdu en vigueur cette semaine, Wall Street parvenant à rebondir, mais les courtiers gardent les yeux braqués sur la Réserve fédérale (Fed), dans l’espoir d’un nouveau geste de la banque centrale sur ses taux.

Sur la semaine écoulée, l’indice des 30 valeurs vedettes, le Dow Jones Industrial Average (DJIA), a progressé de 2,29% pour terminer vendredi à 13.378,87 points.

L’indice composite du Nasdaq a, quant à lui, engrangé 2,86% sur la semaine, pour clôturer à 2.576,69 points.

L’indice élargi Standard and Poor’s 500 (SP 500) a enfin gagné 2,31% à 1.479,37 points.

Sur le marché obligataire, le taux de rendement du bon du Trésor à 10 ans a baissé à 4,633% contre 4,673% vendredi dernier et celui à 30 ans à 4,897% contre 5,000%.

Après la tempête récente, Wall Street a vécu cette semaine sur un mode beaucoup plus calme. Les courtiers ont semblé rassurés par la décision de la Fed d’abaisser son taux d’escompte de 50 points de base.

Même si ce geste est essentiellement symbolique, il a été interprété comme un signe d’ouverture plaidant en faveur de nouvelles actions. Les marchés attendent désormais une baisse du principal taux directeur, ou Fed Funds, actuellement fixé à 5,25%.

“La Fed a répondu d’une manière mesurée et progressive à l’agitation sur les marchés financiers”, remarquent Zach Pandl et Drew Matus, de Lehman Brothers.

“De notre point de vue, c’est une stratégie délibérée (…) qui ne reflète pas une réticence de la part de la Fed à baisser ses taux. La Fed est très consciente de la tension des marchés financiers et y répondra si nécessaire”, ajoutent-t-ils.

En quête du moindre indice sur la politique monétaire de la Fed, les investisseurs pèseront chacun des termes choisis par son président, Ben Bernanke, dans un discours qu’il consacrera vendredi à “l’immobilier et la politique monétaire”.

En revanche, la publication des minutes de la dernière réunion du comité de politique monétaire, celle du 7 août, “sera considérée comme un non-événement”, estime Nathalie Dezeure, économiste chez Natixis.

Depuis cette date, la Fed a en effet substantiellement changé son discours, mettant désormais les “risques accrus” sur la croissance devant la menace inflationniste.

Quant aux autres données économiques, elles ne devraient être surveillées que dans la mesure où elles permettent de juger de la politique à venir de la Fed.

Ainsi, les investisseurs se pencheront surtout sur les chiffres d’août pour mesurer l’impact de la crise du crédit sur la croissance, avec la confiance des consommateurs (mardi) et l’indice d’activité industrielle de Chicago (vendredi).

Le chiffre des reventes de logements existants (lundi) sera aussi scruté en cette période de crise immobilière, même s’il date de juillet.

Pour leur part la révision du produit intérieur brut (PIB) du deuxième trimestre (mercredi), les revenus et dépenses des ménages de juillet (vendredi) et les commandes industrielles de juillet (vendredi aussi) ne donneront qu’une vue rétroactive de l’économie.

Pour le reste, l’évolution du marché devrait être essentiellement technique.

Ainsi, “nous devrions passer par une phase de prises de bénéfices” après le récent rebond, estime Marc Pado, de Cantor Fitzgerald.

Selon l’analyste, le marché aura besoin de plusieurs semaines pour se remettre d’une chute de plus de 10% entre mi-juillet et mi-août.

“Nous pourrions connaître un nouveau recul, mais il y a toujours des opportunités d’achat”, estime de son côté Robert Buckland, analyste chez Citigroup.

“La croissance des bénéfices mondiaux va ralentir, mais pas s’écrouler, et les valorisations semblent toujours raisonnables”, souligne-t-il.

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 25/08/2007 07:41:39 – © 2007 AFP