[27/08/2007 19:10:48] PARIS (AFP) Le nouveau président exécutif d’EADS Louis Gallois a affirmé lundi que Français et Allemands étaient “dans le même bateau” au sein du groupe aéronautique et que l’opposition des nationalités n’avait “pas grand sens”, dans une interview sur France Inter. Français et Allemands sont “dans le même bateau. (…) Il va falloir arrêter ces comptabilités. Il s’agit de savoir si EADS réussit ou si nous échouons. Si nous réussissons ce sera une réussite collective, si nous échouons, c’est un échec collectif”, a affirmé M. Gallois le jour de son entrée en fonction d’unique patron d’EADS. “Moi, je pourrais vous dire que le directeur international de la stratégie est français, que le patron de l’espace est français, mais tout cela n’a pas grand sens”, a-t-il ajouté. “Cette vision qui consiste à chercher dans toute réforme qui a gagné ou qui a perdu est mortifère. C’est ce genre de comptabilité qu’il faut arrêter et c’est ce à quoi je vais m’atteler”, a-t-il ajouté, répondant ainsi aux craintes d’un renforcement de l’influence allemande au sein du groupe aéronautique. La semaine dernière, un syndicaliste d’Airbus avait ainsi noté que “le comité exécutif compte maintenant six Allemands, deux Français, un Espagnol et un Anglais, c’était impensable il y a 18 mois”. M. Gallois a par ailleurs jugé que la réforme des structures de gouvernance d’EADS était “une étape tout à fait positive” pour le groupe, qui va lui permettre de devenir “une entreprise véritablement intégrée” avec une “unité de vision. [#photo1] M. Gallois a estimé que le président Nicolas Sarkozy “avait rendu un grand service à EADS” en poussant tout le monde à se réunir le 16 juillet à Toulouse pour mettre fin à la direction bicéphale. Louis Gallois et Tom Enders étaient jusqu’ici coprésidents exécutifs d’EADS, et M. Gallois présidait aussi Airbus. M. Gallois a pris lundi ses fonctions d’unique patron d’EADS, coiffant Airbus, les hélicoptères, la défense et l’espace, tandis que M. Enders a pris la tête d’Airbus. La deuxième “simplification des structures” décidée à l’occasion du sommet de juillet entre le président Sarkozy et la chancelière Angela Merkel interviendra lors d’une assemblée générale extraordinaire des actionnaires d’EADS, à la fin octobre. Rüdiger Grube, représentant l’actionnaire privé allemand DaimlerChrysler, prendra seul la présidence du conseil d’administration, qu’il coprésidait avec Arnaud Lagardère, représentant des intérêts français. “Mon travail sera désormais d’apaiser, de diluer progressivement le face à face franco-allemand” a ensuite assuré M. Gallois, tout en réaffirmant que ce dernier n’avait rien à voir avec les difficultés rencontrées par le groupe. Interrogé sur la possibilité de mettre en place un siège unique pour EADS, actuellement partagé entre Munich et Paris, M. Gallois a affirmé que “cette étape n’était pas encore mûre” pour l’instant. “Je pense que nous irons vers un siège unique un jour, qui probablement ne sera ni en France ni en Allemagne. (…) Mais on attendra un peu pour le faire” a-t-il déclaré. Concernant le plan social Power8, qui prévoit 10.000 suppressions d’emplois (dont 5.000 chez les sous-traitants) en quatre ans et la cession totale ou partielle de sept sites industriels sur seize, Louis Gallois a estimé qu’il restait “incontournable” pour EADS. Cependant, “il n’y a pas de Power9 ou 10 actuellement sous la table”, a-t-il souligné. |
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