[27/08/2007 18:37:43] PEKIN (AFP) A son arrivée lundi à Pékin, la chancelière allemande Angela Merkel a appelé la Chine, forte d’une croissance phénoménale, à respecter les “règles du jeu” international, devant son homologue Wen Jiabao qui a réfuté la thèse de “la menace chinoise”. “En ce moment, il y a de grands pays comme la Chine qui se développent vite et il est nécessaire de respecter les règles du jeu”, a averti Mme Merkel, qui entamait sa deuxième visite en Chine en deux ans. Un déplacement destiné notamment à renforcer les relations commerciales et à faire pression sur le géant asiatique pour qu’il lutte davantage contre le réchauffement climatique. La chancelière, qui a souligné le “droit au développement” de tous les pays, n’a pas précisé quelles étaient ces “règles”, dans un bref point de presse avec le chef du gouvernement chinois. La Chine est accusée par ses partenaires occidentaux de ne pas tenir ses engagements en matière commerciale et monétaire, de violer les droits de propriété intellectuelle ou de manquer de transparence dans le domaine militaire. Récemment, ce sont la mauvaise qualité et la dangerosité de produits chinois exportés qui ont fait la une. Comme si les contentieux réels et potentiels entre la Chine et les pays riches n’étaient pas assez nombreux, une histoire d’espionnage informatique a fait surface avant l’arrivée de Mme Merkel à Pékin. L’hebdomadaire Der Spiegel a affirmé que le gouvernement allemand avait été victime de programmes dits “chevaux de Troie”, qui proviendraient de l’armée chinoise. De l’eau supplémentaire au moulin des partisans de la théorie dite de la “menace chinoise” que Wen Jiabao a réfutée lundi, tandis que la Chine pourrait, dès cette année, prendre à l’Allemagne la place de troisième puissance économique mondiale. “Nous avons encore des décennies devant nous avant que nous puissions atteindre un niveau moyen de pays développé”, a déclaré M. Wen. “La Chine suivra toujours la voie pacifique. Elle est heureuse de coopérer avec tous les pays et jamais elle ne sera une menace (…) soyons clairs, soyez rassurés, la menace chinoise n’existe pas”, a-t-il martelé. Concernant l’environnement, il s’est montré moins rassurant sur les capacités de son gouvernement à endiguer le réchauffement climatique. La Chine est pourtant devenue l’un des principaux responsables de la dégradation de l’environnement dans le monde. “Il sera extrêmement difficile d’atteindre les objectifs”, a-t-il admis, soulignant les efforts faits dans la fermeture d’usines, mais aussi le handicap que constitue l’immense population de la Chine qui voudrait réduire de 10% les émissions de polluants entre 2006 et 2010. Angela Merkel, qui voyage avec la double casquette de chef de gouvernement de la première économie européenne et de dirigeante du G8 pour l’année 2007, a également rencontré le président Hu Jintao, lundi. “J’ai parlé des droits de l’homme avec les dirigeants chinois. J’ai spécialement insisté sur le fait qu’avec les prochains jeux Olympiques, le monde regarderait la Chine de près”, a-t-elle déclaré après son entretien avec M. Hu, patron du Parti communiste au pouvoir. A Berlin, elle avait indiqué qu’elle aborderait en Chine la question des libertés et celle du Darfour, Pékin étant l’un des principaux soutiens du Soudan. Malgré la présence de 25 patrons et représentants de l’industrie allemande dans sa délégation, aucun gros contrat n’a été annoncé. Trois accords ont en revanche été signés. Deux, au niveau intergouvernemental, portent sur une coopération dans l’énergie et les technologies relatives à l’environnement. Le troisième est un protocole signé par ThyssenKrupp Technologies AG pour un projet dans le domaine des pièces de moteurs à Nankin (est). Mardi, la chancelière allemande prononcera un discours à l’Académie des sciences sociales, puis partira pour Nankin. |
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