Pouvoir d’achat : le gouvernement à la manoeuvre, les Français sceptiques

 
 
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e Premier ministre Francois Fillon s’exprime au côté du ministre des Affaires Etrangères, Bernard Kouchner, le 28 août 2007 à l’Hôtel Matignon à Paris (Photo : Bertrand Guay)

[28/08/2007 18:59:35] PARIS (AFP) Le gouvernement se saisit à bras-le-corps du dossier du pouvoir d’achat, un thème qui domine déjà la rentrée et sur lequel les Français se montrent sceptiques.

L’équipe de François Fillon multiplie les annonces détaillées contre la vie chère, depuis le Premier ministre dénonçant les abus dans la téléphonie jusqu’à Christine Lagarde (Economie) proclamant sa vigilance sur le prix du pain, en passant par les conseils de Xavier Darcos (Education) aux enseignants pour minimiser la facture des fournitures scolaires.

Elle prépare aussi des mesures plus générales pour améliorer la concurrence et doper les salaires.

Le gouvernement se met ainsi au diapason de l’activité débordante du président Nicolas Sarkozy, qui doit révéler jeudi à l’université d’été du Medef une salve de mesures axées sur le pouvoir d’achat.

La loi “Travail, emploi et pouvoir d’achat”, l’un des textes-phares du programme Sarkozy adopté dès cet été, n’a en tous cas pas convaincu les Français sur le dernier terme de son intitulé.

Le pouvoir d’achat est la seule faiblesse, pour le président, d’un sondage TNS-Sofres qui lui octroie par ailleurs un record de 71% d’opinions positives.

Selon cette étude pour Le Figaro, LCI et RTL lundi, seuls 28% des sondés jugent efficace l’action de l’équipe au pouvoir contre la vie chère, contre 68% d’un avis contraire.

La gauche souffle sur les braises, à l’instar mardi du député PS Jean-Christophe Cambadélis, pour qui “la question du pouvoir d’achat est le premier dossier noir” du gouvernement Fillon.

Côté syndical, le secrétaire général de FO Jean-Claude Mailly a invoqué les hausses du logement, des complémentaires santé et des produits alimentaires pour réclamer une augmentation des fonctionnaires et du Smic.

L’Institut national de la consommation (INC) évalue lui-même à 0,8% seulement la hausse du pouvoir d’achat sur un an, contre 3,2% d’après l’INSEE. L’INC incrimine les éléments cités par M. Mailly, mais aussi l’automobile et la téléphonie.

Sur ce dernier point, François Fillon a promis dimanche de “lutter contre un certain nombre d’abus” des “opérateurs téléphoniques”.

Le chef du gouvernement a surtout promis une “amélioration” de la concurrence qui, selon lui, empêchera un retour de l’inflation.

On explique à Matignon qu’il a déjà demandé à Jacques Attali, dont la Commission sur les freins à la croissance doit être installée jeudi, d’identifier des “gisements de pouvoir d’achat”, via un meilleur fonctionnement de la concurrence et une réforme de la distribution.

Dans l’immédiat, Xavier Darcos a trouvé mardi un accord avec les principales enseignes de la grande distribution sur la baisse des prix d’une trentaine de fournitures scolaires. Elles seront vendues “au même niveau de prix qu’à la rentrée 2006” ou “à prix coûtant”, a-t-il affirmé.

Mme Lagarde a placé de son côté en “alerte” la direction de la consommation sur la répercussion du prix du blé sur le prix de la baguette.

Plus largement, elle organise déjà la conférence sur les salaires et le pouvoir d’achat prévue le 25 octobre.

Le “cycle de travail” préparatoire à la conférence, associant les syndicats et le patronat, doit examiner à partir du 10 septembre “les liens entre emploi, coût global du travail et rémunérations”.

 28/08/2007 18:59:35 – © 2007 AFP