Suez et GDF impatients d’une décision sur l’avenir de leur fusion

 
 
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Le PDG de GDF Jean-François Cirelli, lors d’une conférence de presse à Paris le 30 octobre 2006 (Photo : Pierre Verdy)

[29/08/2007 15:21:07] PARIS (AFP) Les dirigeants des groupes d’énergie Suez et Gaz de France ont marqué mercredi leur impatience d’obtenir une décision rapide de l’Etat sur l’avenir de leur projet de fusion, lancé par le précédent gouvernement début 2006.

Le porte-parole du gouvernement, Laurent Wauquiez, a promis mercredi une clarification d’ici la fin septembre, après que le Premier ministre François Fillon eut reporté à plusieurs reprises sa décision.

“Il faut maintenant qu’on sorte par le haut” de ce dossier, a ajouté M. Wauquiez. Le projet avait été lancé il y a plus de dix-huit mois, en février 2006, par le gouvernement de Dominique de Villepin pour contrer une éventuelle OPA du groupe italien Enel sur Suez.

Nicolas Sarkozy s’est rallié tardivement à la fusion promue par son ancien rival, notamment parce qu’elle implique de privatiser GDF et donc de revenir sur une promesse qu’il avait faite en 2004 quand il était ministre de l’Economie.

M. de Villepin a affirmé mercredi que cette fusion restait “le meilleur choix”.

“Le plus vite serait le mieux”, a martelé mercredi le PDG du groupe public GDF, Jean-François Cirelli, en présentant les résultats semestriels du groupe.

De son côté, le PDG de Suez Gérard Mestrallet aurait écrit au président de la République Nicolas Sarkozy pour le prévenir qu’il pourrait “envisager d’autres options” si aucun accord n’était trouvé avant la fin de la semaine.

Pour M. Cirelli, la balle est dans le camp de Suez. Suez devra faire “les pas utiles” pour parvenir à un accord final, a souligné le PDG de GDF, pour qui “le projet n’est pas mort” car “les derniers mois ont été très actifs à tous les niveaux” entre les deux groupes.

M. Cirelli s’est dit “prêt” à toutes les hypothèses, y compris l’échec de la fusion, en insistant sur les projets de développement du groupe, qui a accusé au premier semestre une baisse de 11% de son bénéfice net, en raison d’une conjoncture climatique défavorable.

Si la fusion échoue, M. Cirelli le “regrettera” mais il ne démissionnera pas de son poste. “Ce n’est pas à l’ordre du jour”, a-t-il déclaré, alors que l’hebdomadaire La Lettre de l’Expansion rapportait lundi que le directeur de cabinet du ministère de l’Economie, Stéphane Richard, était pressenti pour le remplacer.

Pour M. Mestrallet, la balle semble dans le camp du gouvernement.

Matignon a confirmé mercredi l’existence d’une lettre, citée mardi par le Financial Times, de M. Mestrallet à M. Sarkozy pour lui proposer de “transférer les actions Suez détenues par l’Etat à GDF”.

Ce schéma permettrait de réduire la différence de valorisation entre les deux groupes, un des principaux obstacles à la fusion. Gaz de France valait près de 33,825 milliards d’euros et Suez plus de 50,921 milliards mercredi à la Bourse de Paris vers 13H45 (11H45 GMT).

Le projet initial de fusion prévoyait l’échange d’une action Suez contre une action GDF, plus le versement d’un dividende exceptionnel d’un euro aux actionnaires de Suez. Or l’action Suez vaut actuellement 5 à 6 euros plus cher que celle de GDF. L’action Suez augmentait de 2,56% mercredi à Paris vers 13H45 (11H45) à 39,27 euros, tandis que celle de GDF progressait de 1,42% à 34,38 euros.

Une autre solution consisterait à ce que Suez se sépare de son pôle environnement ou vende sa filiale Distrigaz à l’électricien français EDF, ce que refuse d’envisager Suez, qui tient un conseil d’administration ce mercredi après-midi avant la publication de résultats jeudi matin.

 29/08/2007 15:21:07 – © 2007 AFP