[30/08/2007 19:11:29] MILAN (AFP) Alitalia prépare des suppressions de postes et envisage un nouvel appel de fonds pour survivre mais la partie est loin d’être gagnée pour la compagnie italienne, en proie à une crise financière et sociale sans fin qui fait fuir les investisseurs potentiels. Alitalia a confirmé jeudi lors de son conseil d’administration qu’elle envisageait une augmentation de capital “consistante” dans les prochains mois et des suppressions de postes non encore quantifiées dans le cadre d’un “plan de survie de transition”. Ces suppressions seraient de l’ordre du millier, selon la presse italienne. Un nouveau conseil se tiendra le 7 septembre pour chiffrer ces mesures destinées à endiguer le flot des pertes qui menace l’existence du groupe. L’augmentation de capital sera l’occasion pour l’Etat italien, actionnaire à 49,9%, de chercher un repreneur pour la compagnie après l’échec en juillet de la vente via une procédure ouverte, tous les candidats intéressés s’étant retirés. Le nouveau président d’Alitalia, Maurizio Prato, a été chargé début août par le gouvernement de trouver rapidement un acquéreur à des conditions plus souples que dans la précédente procédure. Il devra mener sa mission “au plus vite”, a indiqué Alitalia dans un communiqué. L’augmentation de capital, qui pourrait atteindre 1,5 milliard d’euros selon la presse, permettrait de diluer la participation de l’Etat, qui ne peut y participer, et de donner à la compagnie les moyens de se relancer. Mais la situation d’Alitalia rend l’opération très incertaine. M. Prato est le troisième président d’Alitalia en six mois et il doit affronter une situation financière catastrophique, le groupe ayant été condamné à ne rien faire pendant le premier semestre, consacré à l’appel d’offres infructueux du gouvernement. Alitalia est en perte de vitesse depuis plus de 10 ans. La compagnie a perdu 626 millions d’euros l’an dernier et encore 135 millions d’euros au premier trimestre 2007. Le nouveau patron d’Alitalia, qui est également président de Fintecna, le groupe public qui gère à 51% AZ Servizi, la société de services au sol d’Alitalia, doit donc à la fois trouver un repreneur et tenter de rendre la société plus présentable. La suppression d’un millier d’emplois est considérée comme un minimum alors que Carlo Toto, patron de la compagnie italienne Air One qui fut le dernier à se retirer de la récente tentative de privatisation, envisageait de réduire de 2.350 le nombre de postes. Alitalia emploie environ 10.000 personnes pour ses activités de transport aérien et près de 19.000 en incluant AZ Servizi. Le précédent plan de restructuration lancé à l’automne 2004 prévoyait 3.400 suppressions de postes mais n’a pas été complètement mené à bien. Il avait en revanche été suivi d’une augmentation de capital d’un milliard d’euros fin 2005 qui n’a pas permis à Alitalia de sortir de l’ornière. Le nouveau président de la compagnie envisage aussi de couper dans les lignes déficitaires, en particulier vers la Chine et l’Inde, et de réduire le rôle de l’aéroport Malpensa de Milan au profit de celui de Rome. Les élus de la région de Lombardie (Milan) ont aussitôt menacé de faire plus de place à des compagnies étrangères, en particulier en leur accordant des créneaux de vols sur la ligne Milan-Rome cruciale pour Alitalia. |
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