[30/08/2007 18:17:29] PARIS (AFP) Nicolas Sarkozy a affiché son volontarisme jeudi devant le Medef, se disant déterminé à accroître le pouvoir d’achat des Français, mais a fait peu de propositions concrètes, lors d’un discours annoncé comme l’amorce de la “deuxième phase des réformes économiques”. Avec le ton énergique de sa campagne électorale, visiblement très à l’aise face au patronat réuni comme chaque année à Jouy-en-Josas (Yvelines) pour son université d’été, le président a multiplié les “je le dis comme je le pense”, “je n’ai pas peur”, “je me moque des procès d’intention”, “j’essaie d’être authentique”. “Je ne laisserai personne édulcorer la rupture” promise pendant la campagne. “Cette rupture, je la ferai”, a martelé le chef de l’Etat. Et de renchérir: “on va faire le maximum pour changer les choses” car “nous sommes à un tournant historique” et “les Français sont prêts pour le changement”. Parmi les quelques nouveautés annoncées: que Suez “fasse un choix stratégique en se spécialisant dans l’énergie” pour procéder à la fusion avec GDF. “Il appartient à ses actionnaires d’en décider”, a dit M. Sarkozy. Il est revenu sur l’ANPE et l’Unedic dont il a annoncé “la fusion des réseaux opérationnels” pour la fin de l’année, afin de créer le “nouveau service de l’emploi” promis pendant sa campagne. Autres engagements: aller “beaucoup plus loin” dans l’assouplissement des 35 heures, afin de “redonner des marges de manoeuvres plus importantes à la politique salariale”. “Aller plus loin encore” dans “la remise en cause des prélèvements obligatoires”. Ou remplir l’objectif “de ne pas remplacer un fonctionnaire sur deux partant à la retraite”. Réaffirmant sa volonté de faire trouver à la France “le point de croissance en plus qu’il lui manque”, le président souhaite que toutes les dépenses de recherche soient “désormais prises en compte dans le calcul du crédit d’impôt recherche”. Il veut en “tripler le taux” et lui appliquer “une majoration de 50% la première année”.
Des mesures déjà annoncées par Christine Lagarde, sa ministre de l’Economie, le 24 août. M. Sarkozy s’en est pris aux “spéculateurs” à qui les banques ne doivent “pas prêter davantage qu’aux entreprises ou au ménages”. Il a aussi annoncé qu’il interdirait la “pratique des dénonciations anonymes”, notamment dans le domaine fiscal. “A quoi sert-il d’expliquer à nos enfants que Vichy, la collaboration, c’est une page sombre de notre histoire, et de tolérer des contrôles fiscaux sur une dénonciation anonyme, ou des enquêtes sur une dénonciation anonyme?”, a-t-il demandé. Cà et là, il a égratigné l’UE: l’euro qui a fait renchérir le coût de la vie, la nécessaire PAC nouvelle et la BCE qui doit “accepter le débat”. Nicolas Sarkozy, qui prononcera un discours de politique sociale devant l’Association des journalistes de l’information sociale (Ajis) le 18 septembre au Sénat, n’a pas évoqué la question des retraites. Mais concernant les salaires, il a pressé les patrons de respecter l’obligation annuelle de négocier et, surtout, de “faire un effort” dans ce domaine à “chaque fois que c’est possible”. Le discours du chef de l’Etat a été diversement apprécié: “très beau discours de campagne électorale et très mauvais discours de responsable politique”, pour le socialiste Michel Sapin. “Flou” et “inertie” pour Ségolène Royal, “creux, pauvre en propositions” pour la CFDT. Mais “des points positifs” pour FO, et un moment “historique” pour la présidente du Medef Laurence Parisot. |
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