Magasin Général : débuts difficiles pour Bayahi et Poulina ?

Magasin Général : débuts difficiles pour Bayahi et Poulina ?

Les nouveaux actionnaires majoritaires de la chaîne de supermarchés
«Magasin Général», en l’occurrence les groupes Bayahi et Poulina, et la
nouvelle équipe dirigeante qu’ils vont installer à la tête de cette
entreprise, ont du pain sur la planche, puisque le syndicat de «Magasin
Général» est déterminé à obtenir des nouveaux propriétaires des engagements
autres que ceux consignés dans le cahier de charges sur la base duquel la
cession a eu lieu. Une tension semblable à celle qui s’est installée à
Attijari Bank (ex-Banque du Sud), après la privatisation en décembre 2005,
semble pointer à l’horizon.

Le syndicat du groupe «Magasin Général», qui demande à la nouvelle direction
de nouveaux engagements sur pas moins de quinze questions (voir
article «un pacte social pour Magasin Général»
), s’inquiète en
particulier concernant deux points : d’abord, le fait que le repreneur ne se
soit engagés à ne pas procéder de licenciements que durant les trois
premières années suivant la privatisation ; ensuite, ne fermer aucun point
de vente ou filiale du groupe.

Certes, l’histoire économique en Tunisie et surtout à l’étranger est riche
d’exemples d’entreprises qui procèdent à des licenciements et à des
fermetures de sites de production, alors qu’elles se portent très bien. En
France, par exemple, Danone s’est particulièrement illustré dans ce domaine,
ce qui a déclenché un mouvement de protestation à l’intérieur et à
l’extérieur de l’entreprise.

Peut-on refuser le préjugé favorable à de nouveaux actionnaires et demander
à la nouvelle direction d’une entreprise de renoncer à procéder à des
licenciements ou à une restructuration, donc aux moyens permettant de réagir
à un retournement de conjoncture ?

Et sur ces deux points, les représentants des 2600 employés demandent à être
rassurés par la nouvelle direction.

Du côté des nouveaux actionnaires, on réaffirme tout à la fois la
disponibilité au dialogue, la nette préférence pour un fonctionnement par
«consensus» mais également l’attachement au contenu du cahier de charges. En
somme, on serait disposé à quelques accommodements, mais à condition qu’ils
ne modifient pas radicalement les règles du jeu. Et en cas de désaccord
profond avec les syndicats et, surtout, de crise pouvant mettre en danger le
climat social et le fonctionnement de l’entreprise, les nouveaux
actionnaires attendent de l’Etat qu’il joue son rôle d’arbitre et fasse
respecter les accords conclus.


M.M.