[31/08/2007 08:00:47] PARIS (AFP) Aujourd’hui considérées comme un plus incontournable dans la pédagogie, les nouvelles technologies prennent une place croissante à l’école, même si leur usage met du temps à se généraliser. “Alors que 80% des enseignants ont recours à l’ordinateur et à l’internet pour préparer leur travail, les utilisations en classe, quoique en vive progression, restent encore loin de ce niveau”, selon un rapport de l’Education nationale publié en 2006. Pourtant les initiatives ne manquent pas pour promouvoir les techniques de l’information et de la communication à usage éducatif (TICE), un des piliers du socle commun de connaissances. Nouveauté de cette rentrée, pour décrocher le brevet, les collégiens devront valider le brevet informatique et internet (B2i). “C’est notre priorité mais la moitié des collèges vont devoir faire de gros efforts”, souligne Jean-Yves Capul, sous-directeur des TICE au sein du ministère de l’Education. Au-delà de la simple maîtrise technique des outils numériques, il s’agit désormais de les intégrer à “la construction des savoirs”, analyse le rapport. Les nouvelles technologies sont “un levier très important pour donner au plus grand nombre accès à une éducation de qualité”, estime Eric Le Marois, directeur éducation de Microsoft France. Cours à distance pour les élèves handicapés, visioconférences pour apprendre des langues rares, contenus interactifs et individualisés pour captiver les enfants et réduire l’échec scolaire… les applications sont multiples. Successeur de la vieille ardoise noire et de la craie grinçante, le “tableau blanc interactif”, courant dans les écoles britanniques, remporte un vif succès là où il est expérimenté. Les élèves “écrivent” sur cet écran géant à l’aide d’un stylet ou du doigt. “Motivation” des élèves, “pense-bête” utile pour “garder une trace” des exercices et démonstrations, Gilles Defilippi, professeur de technologie à Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne) ne tarit pas d’éloges sur ce nouvel outil. Autre innovation en cours de généralisation dans le secondaire, les espaces numériques de travail (ENT). Ces “bureaux virtuels”, accessibles par internet à l’ensemble de la communauté éducative, visent à faciliter les échanges en dehors de la classe. “Hall d’accueil” où les élèves peuvent prendre connaissance des professeurs absents ou du menu de la cantine, cet espace met à disposition des outils de communication (messagerie, forum, blogs), sert de cahier de texte, permet de réserver un livre à la bibliothèque ou de consulter, pour les parents, l’emploi du temps de leur progéniture, la liste des absences et les notes. D’énormes progrès ont été enregistrés ces dernières années pour réaliser ces ambitieux projets. En 2006, on comptait un ordinateur pour 12,5 écoliers en moyenne, un pour 7 collégiens et un pour 4,3 lycéens, ainsi qu’une connexion internet dans quasiment tous les établissements. En pointe dans ce domaine, Besançon a doté, dès 1999, toutes les écoles élémentaires de salles multimédias avec des logiciels éducatifs adaptés, avant d’étendre le dispositif. Ainsi, mille “cartables numériques” sont distribués chaque année aux élèves de CE2. Cependant, des obstacles demeurent tels que des problèmes de maintenance, mais surtout des lacunes dans la formation et l’accompagnement. La “révolution numérique” de l’éducation “dépend trop des initiatives individuelles des profs”, regrette Serge Pouts-Lajus, membre fondateur de l’association Projetice qui cherche à promouvoir l’usage des TICE chez les enseignants. Et si les nouveaux “ont tous reçu une formation spécifique”, il reste à convaincre les plus anciens parfois réticents, relève M. Capu. |
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