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[31/08/2007 19:41:59] PARIS (AFP) Une refonte du capital d’Areva, exclue par le précédent gouvernement, et qui pourrait faire entrer Alstom ou Bouygues dans le groupe nucléaire, est à nouveau à l’étude au sommet de l’Etat. Initialement prévue en 2005, une ouverture du capital du groupe nucléaire public avait d’abord été repoussée à 2006 puis à 2007, avant que le ministre de l’Economie de l’époque Thierry Breton ne dise, en juin 2006, son opposition à toute évolution pendant cinq ans. “Une évolution du capital paraît la meilleure solution” pour le développement du groupe français, a pourtant estimé vendredi la présidente du directoire d’Areva, Anne Lauvergeon. Mais “les modalités et la chronologie relèvent de la décision du gouvernement”, a ajouté la patronne du groupe, public à 85%. Jeudi, devant l’organisation patronale Medef, le président de la République Nicolas Sarkozy avait estimé que des “choix stratégiques (seraient) à faire en matière d’énergie” nucléaire et qu’il fallait donner aux entreprises du secteur “les moyens de se développer”. Or le Commissariat à l’Energie Atomique (CEA) a transmis début août aux pouvoirs publics une note détaillant trois schémas de refonte du groupe nucléaire, citée vendredi par le quotidien Les Echos, qui prévoient chacun une nouvelle ouverture du capital d’Areva. Le capital d’Areva est public à près de 85%, dont 5,2% appartenant à l’Etat et 79% au CEA. Il est déjà ouvert à 4%, avec des certificats d’investissements (actions sans droit de vote) cotés à la Bourse de Paris. Le premier schéma consisterait en “la poursuite du +stand alone+ (rester seul, ndlr) avec ouverture du capital limitée et des filiales détenues à 100%”. Dans ce cas, le CEA céderait 29% du capital, dont il détient actuellement 79%, tandis que les 34% détenus par le groupe industriel allemand Siemens dans la filiale Areva NP (activités réacteurs) seraient convertis en une participation de 8% dans le holding de tête, précisent Les Echos. Le second scénario créerait un grand groupe nucléaire international, avec une base capitalistique franco-japonaise, mais avec le maintien d’un contrôle public majoritaire. Il s’agirait alors de faire entrer le groupe français diversifié Bouygues au sein d’Areva NP à hauteur de 34%, tandis que le pétrolier Total et l’électricien EDF deviendraient des actionnaires clefs d’Areva NC (cycle de l’uranium). Siemens ou le groupe japonais Mitsubishi monteraient au niveau du holding. Le troisième schéma consisterait en “la création d’un grand groupe privé français équipementier du domaine de l’énergie, avec le maintien d’un contrôle public majoritaire (sur les seules) activités stratégiques”. Cette privatisation reposerait sur une fusion entre Areva et le groupe industriel français Alstom –dont le premier actionnaire est Bouygues–, avec la sortie de Siemens, remplacé par Mitsubishi, selon Les Echos. Bouygues a redit vendredi vouloir “jouer un rôle” en cas de refonte d’Areva. “Avec notre participation dans Alstom et avec les savoir-faire de Bouygues et Areva, il y a de quoi faire un pôle nucléaire français particulièrement dynamique”, a affirmé le patron du groupe Martin Bouygues, un proche de M. Sarkozy, lors d’une conférence de presse. Le patron d’Alstom, Patrick Kron, avait expliqué fin juin qu’il préfèrerait nouer un “partenariat industriel” avec le groupe nucléaire plutôt que racheter une fraction de son capital. Début juillet, le quotidien britannique Financial Times rapportait que Mme Lauvergeon serait favorable à une entrée de Bouygues au capital d’Areva. |
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