[31/08/2007 15:03:37] WASHINGTON (AFP) La banque centrale américaine (Fed) est prête à agir de nouveau si nécessaire pour aider les marchés financiers à digérer la crise du crédit, afin de contrer tout risque de contagion au reste de l’économie, a affirmé vendredi le président de la Fed Ben Bernanke. “La Réserve fédérale se tient prête à prendre des mesures supplémentaires, en fonction des besoins, pour apporter des liquidités et favoriser le fonctionnement harmonieux des marchés”, a indiqué M. Bernanke dans un discours à Jackson Hole (ouest). Le patron de la Fed n’a pas précisé quelles pourraient être ces “mesures supplémentaires”. La banque centrale a déjà baissé son taux d’escompte le 17 août et elle procède quasi-quotidiennement à des injections de liquidités, mais ce que les marchés espèrent à présent est une baisse du taux directeur (Fed funds). M. Bernanke s’est défendu de vouloir voler au secours des investisseurs pour les protéger de leurs mauvaises décisions, mais il a souligné que “les développements sur les marchés financiers peuvent avoir de larges effets économiques” et que la Fed “doit prendre ces effets en considération”. Dans la situation présente, si le resserrement du crédit se poursuivait pendant une période prolongée, cela “augmenterait les risques que la faiblesse actuelle du secteur immobilier s’avère plus grave ou plus durable que prévu”, a averti le président de la banque centrale. Le corollaire serait “d’éventuels effets négatifs sur les dépenses de consommation et l’économie en général”, selon le texte de son intervention diffusé à Washington. M. Bernanke a souligné que les turbulences financières actuelles découlaient largement des inquiétudes liés aux prêts immobiliers à risque (“subprime”). Il a jugé que “les défauts de paiement pour cette catégorie d’emprunteurs risque de continuer à augmenter” avec l’ajustement à la hausse des taux et la faiblesse des prix des logements. Plus généralement, “si les conditions actuelles persistent sur les marchés hypothécaires, la demande de logements pourrait continuer de s’affaiblir, avec de possibles implications pour le reste de l’économie”, a-t-il estimé. M. Bernanke a souligné combien cette période de turbulences compliquait la tache de la banque centrale. Les indicateurs économiques remontant à avant la crise sont “moins utiles que d’habitude” et “fatalement, les incertitudes entourant les perspectives économiques seront plus grandes”. Cela “représente un défi pour la banque centrale” qui doit gérer les risques pesant sur ses objectifs de croissance et de stabilité des prix. M. Bernanke a toutefois voulu voir un aspect positif dans la crise actuelle: “la hausse des garanties que les investisseurs demandent avant de prendre des risques est sans doute un sain développement”. Il a aussi estimé que, du fait des efforts faits pour renforcer les infrastructures financières, “le système financier global est dans une position relativement forte pour sortir de ce processus”. |
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