[01/09/2007 08:37:15] PARIS (AFP) Le patron de Suez, Gérard Mestrallet, et l’Elysée pourraient aboutir, peut-être lundi, à un accord qui permettrait d’engager la fusion du groupe privé avec le groupe public Gaz de France, au point mort depuis plusieurs mois. “Il y a des discussions en cours” entre le PDG de Suez et l’Elysée, elles “pourraient aller assez vite et déboucher sur un accord en début de semaine, peut-être lundi”, a-t-on appris vendredi de source proche du dossier. Selon le site de l’hebdomadaire Le Point, le gouvernement annoncera lundi la fusion, qui avait été lancée par le précédent gouvernement il y a plus de 18 mois, en février 2006. Et selon le Parisien samedi, Suez devrait convoquer dès dimanche un conseil d’administration afin d’entériner un accord sur son projet de fusion avec Gaz de France. De son côté, le Figaro affirme que les deux entreprises n’excluaient pas de convoquer leurs conseils d’administration dimanche dans la soirée. Il s’agit pour l’Elysée comme pour Suez de trouver une solution qui convienne à l’Etat, désireux de détenir dans la nouvelle entité une minorité de blocage, soit plus de 33% du capital, et qui convienne aux actionnaires de Suez, compte tenu de la différence de valorisation entre les deux groupes. Vendredi à la clôture de la Bourse de Paris, GDF valait plus de 36 milliards d’euros et Suez plus de 54 milliards. Pour réduire l’écart de valorisation, qui s’est accentué au profit de Suez depuis 2006, il faut soit faire maigrir Suez, soit faire grossir GDF. Le président de la République Nicolas Sarkozy a choisi jeudi d’amaigrir Suez. Il a demandé que le groupe “se spécialise dans l’énergie”, c’est-à-dire qu’il cède tout ou partie de son pôle environnement (eau et propreté). Or Suez a toujours dit qu’il refusait de se séparer de ces activités, valorisées près de 20 milliards d’euros par les analystes. M. Mestrallet aurait proposé à M. Sarkozy une cotation partielle de ce pôle, dans une lettre transmise à l’Elysée le 21 août, a-t-on précisé de même source proche du dossier. Le site de La Tribune évoquait vendredi une “cession partielle” du pôle. Selon Le Point, Suez aurait obtenu d’en conserver 34%. Cette solution permettrait de diminuer la valeur globale de Suez, sans que le groupe perde le contrôle des activités environnement et sans que les actionnaires soient lésés. Le projet initial prévoyait l’échange d’une action Suez contre une action GDF, plus le versement d’un dividende exceptionnel d’un euro aux actionnaires de Suez. Avec une action Suez qui vaut désormais environ 5 euros de plus que celle de GDF, les actionnaires de Suez peuvent être dissuadés de soutenir l’opération. Nicolas Sarkozy s’était rallié tardivement à la fusion promue par son ancien rival Dominique de Villepin, notamment parce qu’elle implique de privatiser GDF et donc de revenir sur une promesse qu’il avait faite en 2004 quand il était ministre de l’Economie. La CGT, dont des représentants devraient être reçus par M. Sarkozy samedi, a redit vendredi son “hostilité totale” au nouveau schéma qui fait “peu de cas” des salariés de l’environnement, tandis que FO de la Lyonnaise des Eaux, filiale de Suez, “s’oppose au découpage du groupe”. Reste à savoir si, avec ce scénario, Suez “redevient une cible” d’achat par d’autres groupes, comme l’estimaient vendredi les analystes de Natixis. L’homme d’affaires François Pinault avait songé, fin 2006, lancer sur Suez une OPA. Ces informations ont dopé l’action de Suez, qui a terminé vendredi en hausse de 1,80% à 41,74 euros, et celle de GDF qui a grimpé de 3,95% à 36,80 euros, dans un marché en hausse de 1,25%. En fusionnant, Suez et GDF formeraient un groupe qui se situerait, en terme de capitalisation, au troisième rang mondial des groupes d’énergie avec l’allemand EON, derrière Gazprom et EDF. |
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