[01/09/2007 11:29:20] RUYNES-EN-MARGERIDE (AFP) Chômeurs et associations restent dubitatifs sur les effets du revenu de solidarité active (RSA), tout en soulignant “la bonne volonté” du haut commissaire aux solidarités actives contre la pauvreté, Martin Hirsch, venu le présenter vendredi dans le Cantal, dans le cadre de l’université d’été du Mouvement national des chômeurs et précaires (MNCP). Durant plus de deux heures, l’ancien président d’Emmaüs a répondu aux questions des militants du Mouvement national des chômeurs et précaires (MNCP), un moment attendu de leur université d’été qui se tenait de mercredi à samedi à Ruynes-en-Margeride, en présence d’une centaine de représentants issus de diverses associations. Qualifiée “d’idée qui tient la route” par Martin Hirsch, le RSA est destiné à permettre aux bénéficiaires de minima sociaux de retourner vers l’emploi sans baisse de revenu. Maguy Lalizel, 55 ans, elle, “n’y croit pas”, “malgré la bonne volonté” affichée par le haut commissaire. “Les gens ne choisissent pas de rester longtemps Rmistes ou de prendre un travail à temps partiel. Combien de temps vont-ils pouvoir bénéficier du RSA?”, s’interroge cette “ancienne” de Moulinex, licenciée en 2001 et qui “survit” depuis avec moins de 1.000 euros mensuels d’allocations chômage. “C’est encore l’Etat qui prend tout en charge”, déplore Zali Mansoibou, travailleur social sans emploi de 35 ans. “Les entreprises doivent aussi prendre leurs responsabilités en termes de charges sociales. Le travail doit être rémunéré par le seul salaire et pas complété par une subvention”, poursuit-elle, fustigeant les hommes politiques “qui nous ont seriné plusieurs mois avec +la valeur travail+”. “Je demande le bénéfice de la tentative”, s’est défendu M. Hirsch, dont “l’utopie” a touché Jean-Louis Jutant, la cinquantaine et chômeur depuis 6 ans à Caen. “Je crois Hirsch quand il dit qu’il veut sortir les gens de la m…. Pour moi, je suis prêt, au bénéfice du doute, à le soutenir, à une seule condition : que les gens qui vont accepter de passer par le RSA aient un véritable travail derrière”, lance-t-il. “Une vie de chômeur, c’est une sale vie mais faite d’espérance”, renchérit Gérard Le Chantre, 70 ans. Son voisin, Fabrice Le Saouter, 54 ans, est le seul à dire publiquement “vouloir essayer” le RSA. “J’ai refusé des emplois parce que je perdais de l’argent”, affirme cet ancien typographe, aujourd’hui “totalement dépendant” des allocations sociales. L’expérimentation sur 27 départements au total, selon les derniers chiffres délivrés par M. Hirsch, du RSA, dont le texte a été voté par le Parlement le 1er août dernier, concernera 90.000 personnes et coûtera 1.000 à 2.000 euros par personne. Sa mise en place est souhaitée pour la fin 2008. |
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