Après son rebond confirmé, la Bourse de Paris attend la réunion de la BCE

 
 
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Le Palais Brongniart à Paris (Photo : Jean-Pierre Muller)

[02/09/2007 07:58:00] PARIS (AFP) La Bourse de Paris, qui a confirmé son rebond cette semaine, retrouve peu à peu son calme, même si la tension demeure sur le marché dans l’attente de la réponse des banques centrales à la crise des crédits immobiliers à risque américains.

Le CAC 40 a progressé de 1,68% depuis lundi, repassant une nouvelle barre à 5.662,70 points, dans des volumes d’échanges qui sont revenus à des niveaux inférieurs à ceux observés au coeur de la tempête boursière.

“Je ne suis pas certain que la crise et ses effets soient terminés, néanmoins on observe une relative normalisation. Le marché reste nerveux. La volatilité est moins forte qu’il y a quinze jours, mais supérieure à celle d’il y a quelques mois”, a commenté Romain Boscher, responsable de la gestion actions chez Groupama Asset Management.

“Mais le rebond s’articule de façon très particulière. Le marché veut croire à une non-contagion de la crise financière à l’économie réelle (…), mais a conscience que la crise est réelle et les valeurs financières restent en retrait”, a-t-il ajouté.

“On a arrêté l’hémorragie”, s’est félicité Jean-François Robin, stratégiste chez Natixis, qui voit toutefois que “le coût du risque a été bien géré” par les banques, au vu des résultats publiés cette semaine.

Les résultats semestriels ont rythmé la fin de semaine, avec de bonnes surprises, mais ce sont surtout les indications des dirigeants sur le troisième trimestre qu’attendent les investisseurs pour y déceler des signes de contagion de la crise.

La semaine a été riche en indicateurs, et mardi la Bourse a fortement baissé (-2,08%), interrompant sept séances de hausse, après le recul de la confiance des consommateurs américains et la baisse des prix de l’immobilier outre-Atlantique.

“Aujourd’hui tous les yeux sont tournés vers les banques centrales, il ne se passe pas une journée sans spéculation sur leurs décisions”, selon M. Boscher.

Les marchés anticipent de plus en plus le soutien des banques centrales -qui continuent par ailleurs leurs injections de liquidités-, à savoir une baisse de son principal taux directeur, actuellement à 5,25%, de la part de la Fed, et un maintien à 4% pour la BCE.

Mais, a souligné M. Boscher, “il y a un paradoxe entre l’attente envers les banques centrales et la conséquence nécessaire: l’absence de redémarrage fort de l’économie. Le marché se dit presque: +si l’économie continue à bien ralentir, cela nous assure le soutien des banques centrales+”.

La semaine prochaine, les investisseurs suivront particulièrement l’indice ISM manufacturier aux Etats-Unis mardi, ainsi que la publication du Livre beige de la Fed.

Vendredi, dans son discours très attendu, le président de la Fed Ben Bernanke a répété que l’institution se tenait “prête à prendre des mesures supplémentaires, en fonction des besoins, pour apporter des liquidités et favoriser le fonctionnement harmonieux des marchés”.

Ben Bernanke s’est défendu de vouloir voler au secours des investisseurs pour les protéger de leurs mauvaises décisions, mais a souligné que la Fed devait “prendre en considération” les possibles “larges effets économiques” de la crise.

Lundi, le président de la BCE Jean-Claude Trichet avait indiqué que sa décision sur les taux d’intérêt ne serait prise qu’au moment de la réunion de l’institut, jeudi 6 septembre, moment fort de la semaine.

“Au regard d’une communication volontairement évasive et d’une situation toujours tendue sur le marché interbancaire, il semble que le statu quo monétaire doive l’emporter”, selon les analystes de Natixis.

Le CAC 40 en direct

 02/09/2007 07:58:00 – © 2007 AFP