[02/09/2007 16:14:34] PARIS (AFP) Après dix huit mois de blocage, le groupe énergétique franco-belge Suez et l’entreprise publique française Gaz de France s’apprêtaient à annoncer lundi un accord sur leur fusion qui ferait du nouveau groupe l’un des leaders mondiaux de l’énergie. Suez et l’entreprise Gaz de France, dont l’Etat français détient quelque 80% du capital, sont “sur la voie d’un accord” pour leur fusion qui devrait être annoncée lundi, a affirmé dimanche à l’AFP une source proche du dossier. Les conseils d’administration des deux groupes, qui se réunissaient dimanche soir, devaient “donner leur feu vert” à ce schéma négocié entre Suez, GDF et les services du président français Nicolas Sarkozy, a ajouté cette source. Les deux groupes énergétiques devraient diffuser un communiqué commun lundi matin avant l’ouverture de la Bourse de Paris, suivi par une conférence de presse commune, selon la même source. Samedi, le secrétaire général de la présidence française, Claude Guéant, avait affirmé que les deux entreprises annonceraient elles-mêmes lundi “si elles fusionnent ou non”. Ce projet de fusion, lancé début 2006 et présenté alors comme un moyen de protéger Suez contre une éventuelle offre d’achat hostile de l’italien Enel, a connu une accélération cette semaine. Le président Sarkozy, qui s’est rallié sur le tard à ce projet, a semblé donné son feu vert jeudi en proposant à Suez de fusionner avec GDF tout en cédant tout ou partie de son pôle environnement (eau, propreté). Le nouveau schéma prévoit la filialisation de l’activité environnement du groupe Suez, dont la nouvelle entité Suez-GDF gardera une minorité de blocage (34%). L’Etat détiendra 34% du capital du nouveau groupe. M. Sarkozy avait d’abord envisagé d’autres possibilités dont un rapprochement de Gaz de France avec le géant russe Gazprom ou le groupe algérien Sonatrach. Car la solution GDF aboutit à une privatisation de fait selon les syndicats et la gauche, catégoriquement opposés au projet. Ils rappellent qu’en 2004, M. Sarkozy, alors ministre de l’Economie, leur avait promis que GDF ne serait pas privatisée. Une part de l’Etat à 34% dans la future entité “n’empêchera pas la privatisation” du groupe gazier, a dénoncé le chef de l’opposition socialiste, François Hollande Les deux entreprises ont travaillé sur un montage qui vise à ne pas léser les actionnaires de Suez mais aussi à satisfaire l’Etat français, désireux de détenir dans la nouvelle entité une minorité de blocage, soit plus de 33% du capital. Or, depuis le lancement du projet, la différence de valorisation entre les deux groupes s’est accentuée au profit de Suez, qui valait vendredi plus de 54 milliards d’euros, contre 36 milliards pour GDF. Pour réduire l’écart, le nouveau schéma prévoit que le groupe Suez se sépare, sans en perdre le contrôle, d’une partie de son pôle environnement (eau, propreté), valorisé à près de 20 milliards d’euros par les analystes. Le PDG de Suez, Gérard Mestrallet, refusait catégoriquement de voir Suez se séparer de son pôle environnement. Le PDG du groupe concurrent Veolia Environnement, Henri Proglio, un proche de M. Sarkozy, a réaffirmé jeudi qu’il était intéressé par les actifs cédés par Suez. Suez et GDF formeraient, en cas de fusion des deux entreprises avec un pôle environnement filialisé, le quatrième groupe mondial du secteur énergétique derrière le russe Gazprom, le français EDF et l’allemand EON. |
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