Pour les non avertis, c’est dans les hôpitaux et centres de soins que se
développent des maladies avec des virus très résistants que l’on regroupe
sous le label maladies nosocomiales, et l’économie qui, parallèlement à la
médecine qui soigne les êtres humains, est faite pour soigner les pays et
donc leurs peuples, a aussi, même si elle est bien faite, ses propres virus; et généralement, comme en médecine, on ne les découvre qu’après avoir
mesuré l’ampleur de leurs dégâts…
Et l’un des virus les plus virulents qui touche le domaine de l’économique
est, à mon sens, l’indiçocacophonie… regardez dans les rapports et dans
toutes les descriptions des systèmes économiques, ce n’est qu’une suite
d’indices de valeurs de chiffres pour identifier, classer et évaluer une
économie, il y a l’IDH, le PNB, le taux de corruption, le taux
d’alphabétisation, le taux de pauvreté, le taux de classe moyenne, l’indice
du coût de la vie, et tout ça aboutit a définir le rang d’un pays dans
l’échelle mondiale…
Mais pour avancer dans ce papier, faisons un peu d’histoire : il y a plus de
40 ans, il n’y avait qu’un ou 2 indices qui fleurissaient chacun au bout de
l’échelle : le PIB macroéconomique et le TRI microéconomique , tout le monde
connaît la notion de PIB –qui chez nous a dû être multiplié par 10 au moins
en dinars constants depuis l’indépendance, ce qui est une belle
performance–, mais pour le TRI, c’est plus complexe, et nos amis égyptiens
n’étant pas à l’époque virtuoses de l’indicomanie –un TRI ça varie de
plusieurs points selon les approches et la manière de faire- l’ont a appris
à leurs dépens quand ils ont voulu construire le barrage d’Assouan : un niet
de la Banque mondiale, ce projet n’est pas rentable et voilà la carte du
Moyen-Orient qui change avec un barrage construit avec l’aide du bloc
soviétique…
Depuis, la Banque mondiale en a tiré des leçons et on parle même de TRI
sociale et on finance même des projets à 4%…et imaginez l’Egypte sans
Assouan !
Mais vous dites-vous qu’est-ce que je vous raconte et dans quel objectif ?
Regardez autour de vous comment le système économique devient agressif et
les prix aberrants : le baril et le blé au plus haut cours mondial ; et un
casse-tête chinois à résoudre, nourrir un peuple, continuer à voir une
économie fiable et crédible auprès des investisseurs et des organismes de
financements : une inflation maîtrisée, une classe moyenne conséquente, bref
une bonne image de marque et une certaine résistance à ces fameuses maladies
nosocomiales économiques…
Nos économistes ont compris la chose et pour ce, ils ont adopté la bonne
démarche au lieu de partir des données vers les indices, on part des indices
et on définit la base de données : du coup, on a 85% de classe moyenne, une
baguette qui reste au même prix mais qui maigrit à vue d’œil , pour votre
voiture vous pouvez mettre du gasoil50 plus cher, cela ne se voit guère et
l’indice des prix ne bouge pas, l’inflation maîtrisée, ce qui ne déplait pas
aux «maquereaux- économistes» de tout bord, et du coup, cela permet à notre
économie d’être crédible et de progresser.
Vous ne trouvez pas qu’ils sont géniaux ces économistes qui mènent leurs
barques comme des orchestres à la baguette ? Et la musique est douce et cela
passe tout gentiment ! Bravo mes amis.