La Tunisie a décidé d’imprimer, durant le prochain quinquennat
(2007-2011), un rythme supérieur à la croissance. Elle projette de réaliser
un taux de croissance moyen annuel de 6,1% contre 4,5% durant la période du
Xème plan (2002-2006).
Selon les observateurs de l’économie tunisienne (Banque mondiale, FMI,
partenaires commerciaux…), il s’agit d’un objectif très difficile à réaliser
dans le contexte actuel mondial. Néanmoins cet objectif n’est pas
impossible.
Pour l’atteindre, ces mêmes observateurs recommandent à la Tunisie d’agir,
entre autres, sur la productivité globale des facteurs de production.
Celle-ci doit obligatoirement augmenter pour atteindre, selon le document du
XIème plan, 50% de la croissance et 47% du PIB contre 42% en 2006. Il s’agit
d’améliorer la productivité totale au taux de 5%. En d’autres termes, les
Tunisiens vont réaliser, par leurs propres moyens, 3% voire la moitié des
6,1% du taux de croissance moyen annuel prévu pour le prochain quinquennat.
L’accent sera mis sur l’amélioration de l’infrastructure, la réduction des
coûts à tous les niveaux (celles des télécoms à titre indicatif…) et sur la
simplification des procédures administratives.
En plus clair encore, les entreprises et l’administration tunisienne sont
invitées à compter plus sur elles-mêmes et à optimiser leur potentiel. Une
telle démarche signifie qu’elles doivent apprendre à produire plus et mieux
avec les mêmes moyens, les mêmes investissements et le même nombre des
travailleurs.
Dans cette optique, une attention particulière sera accordée à
l’intensification de l’utilisation des nouvelles technologies de
l’information et de la communication (NTIC).
Les nouvelles technologies sont perçues, officiellement, par les stratèges
du prochain quinquennat comme un facteur booster, un support idoine pour
améliorer l’activité économique, contribuer à l’édification de l’économie du
savoir et valoriser les ressources humaines.
Pour ce faire, un effort particulier doit être déployé pour moderniser trois
secteurs à effet multiplicateur : l’éducation, l’enseignement supérieur et
la formation professionnelle, des secteurs qui ont tendance à former plus
des chômeurs de luxe que des personnes qualifiées.
Allusion ici, pour ceux qui ne l’auraient pas compris, aux essaims de
diplômés du supérieur sans emploi.
Le XIème plan prévoit également, dans cette même perspective, l’exploration
des opportunités supplémentaires pour renforcer la productivité globale. Il
s’agit entre autres pour l’appareil de production de tirer le meilleur
profit des résultats des travaux de recherche et de l’innovation
technologique.
Parallèlement, l’entreprise tunisienne est invitée à adopter avec l’extrême
rigueur l’approche logistique et à se conformer, dans les meilleurs délais,
aux normes de qualité et de certification (traçabilité des produits et
autres…).
La logistique, une terminologie actuellement à la mode en Tunisie, est une
fonction transversale, voire pluridisciplinaire de l’entreprise. Elle vise,
par une gestion globale, l’harmonisation, la synchronisation et
l’accélération des flux : physiques (matières premières, composants,
en-cours, produits finis, emballages, transport).
L’ensemble de ces activités (approvisionnement, transformation de la
matière, transport, entreposage, identification automatique, échanges de
données informatisés, traçabilité des produits…), liées les unes aux autres
par des liens de dépendance technique, chronologique ou géographique,
interviennent de manière significative dans l’amélioration de la
productivité globale.
Le mot d’ordre ici réside dans la formation de logisticiens et la création
d’entreprises spécialisées dans la logistique.
|