‘’Nous apprécions les services que quelqu’un nous rend d’après la valeur
qu’il y attache, non d’après celle qu’ils ont pour nous’’, avait dit
Nietzsche dans Humain, trop humain. Une maxime qui nous est tout de suite
venue à l’esprit quand nous avons appris que le Chef de l’Etat venait de
décider la création d’un Prix du Président de la République récompensant
annuellement la meilleure agence bancaire.
Bien sûr, l’initiative est excellente car elle implique un effort des
banquiers s’ils veulent prétendre à cette distinction et que, en définitive,
c’est la clientèle des banques qui va en bénéficier.
Pourtant, il faudrait peut-être nous arrêter un moment devant les propos de
Nietzsche concernant la valeur que les banquiers attachent aux services
qu’ils nous rendent et nous mettre à l’esprit ce que nos concitoyens et nos
entreprises pensent des banques et des banquiers.
De fait, à entendre la plupart des gens, nos banquiers se comporteraient
généralement de manière cavalière, toisant tout le monde de haut, mettant
mille bâtons dans les roues, réclamant mille papiers, faisant traîner la
procédure, touchant beaucoup trop d’agios sur tout et rien, ne s’émouvant
que devant les très gros comptes… et la liste est vraiment très longue.
Mais, de toute évidence, il y a des exceptions à la règle et vous entendrez
quelques uns vous chanter les louanges de leur chef d’agence et sa faculté
de saisir les nuances… mais il faut bien se rendre à cette évidence que les
banques sont, en général, considérées avec suspicion.
Alors, par delà cette approche assez subjective, comment décider quelle est
la meilleure agence bancaire ? Un gros formulaire à remplir ? Des
visites-surprises ? Un vote à main levée de la part de la clientèle ? Une
comparaison aux agences européennes, par exemple ? Faire appel à un
sociologue pour évaluation du comportement vis-à-vis de la clientèle ?… Ou
tout cela à la fois ?
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