[02/09/2007 22:00:15] PARIS (AFP) Les administrateurs du groupe énergétique franco-belge Suez et de l’entreprise publique française Gaz de France ont donné dimanche leur accord pour une fusion entre les deux entreprises, sur la base d’un nouveau schéma négocié ces derniers jours avec la présidence française. Dix-huit mois après l’annonce initiale du projet, l’accord, négocié entre Suez et les services du président français Nicolas Sarkozy, prévoit la séparation du pôle environnement de Suez, qui restera sous contrôle du groupe fusionné, dans lequel l’Etat détiendra une minorité de blocage de 34%. Le nouveau groupe, baptisé GDF Suez, sera le numéro quatre du secteur de l’énergie au niveau mondial, en valeur boursière. Le conseil d’administration de Suez, réuni sous la présidence du PDG Gérard Mestrallet, qui doit prendre la tête du nouvel ensemble, a été le premier à donner son aval. Les discussions ont duré plus longtemps chez GDF, dont plusieurs administrateurs, pas seulement salariés, se sont interrogés sur les modalités “financières” du nouvel ensemble, a indiqué à l’AFP un des participants. Les deux groupes énergétiques devraient diffuser un communiqué commun lundi matin avant de tenir ensemble une conférence de presse. L’accord entériné dimanche est différent de celui annoncé en février 2006 par le gouvernement du Premier ministre Dominique de Villepin pour protéger Suez d’un éventuel achat par l’italien Enel. Le projet de fusion a entretemps donné lieu à de multiples rebondissements, reflets d’importants enjeux politiques, sociaux et financiers. La fusion devrait être effective mi-2008. Ce mariage aboutirait de facto à “une privatisation” du groupe gazier public, a reconnu dimanche le secrétaire général de l’Elysée, Claude Guéant. Alors que le pôle environnement de Suez, valorisé à près de 20 milliards d’euros par les analystes, attire déjà les convoitises d’autres groupes comme Veolia Environnement, il sera contrôlé à 48% par un pacte d’actionnaires, entre le nouvel ensemble (35%) et des actionnaires publics (13%), tels que la Caisse des dépôts ou le groupe nucléaire Areva. Ce pacte sera garanti pendant trois ans. L’Etat français, de son côté, détiendra 34% du capital du nouveau groupe, au lieu de 31% dans le schéma initial. Ainsi, les actionnaires de Suez ne seraient pas lésés par la différence de valorisation entre les deux groupes (Suez valait vendredi plus de 54 milliards d’euros, contre 36 milliards pour GDF), tandis que l’Etat détiendrait une minorité de blocage. Ce schéma est le fruit d’intenses négociations entre le président Sarkozy, qui demandait que Suez “se spécialise dans l’énergie”, et le patron de Suez, Gérard Mestrallet, qui a proposé de filialiser son pôle environnement. L’opposition de gauche et syndicats ont redit ce week-end leur opposition à ce projet, qu’ils avaient vivement combattu l’an dernier. Le chef du Parti socialiste, François Hollande, a accusé M. Sarkozy d’avoir “abandonné son engagement” sur la participation de l’Etat au sein du nouveau groupe, et le Parti communiste a appelé à la mobilisation contre la fusion. M. Sarkozy avait d’abord envisagé d’autres possibilités dont un rapprochement de Gaz de France avec le géant russe Gazprom ou le groupe algérien Sonatrach. |
||
|